Pour faire l’aller-retour Jonquière/Montréal en moins de 24h, il est primordial d’avoir une maudite bonne excuse. La mienne était plus que valable : Alt-J en prestation.
Pour celles à qui ce nom ne dit plus ou moins rien, Alt-J (qui forme un ∆ lorsqu’on tape alt+j sur un mac) est un jeune groupe britannique indie-rock, qui lançait son tout premier album en Europe, puis en Amérique du Nord, respectivement en mai et en septembre dernier. An Awesome Wave s’est révélé un franc succès par la maturité de son instrumental, ses harmonies vocales parfaitement maitrisées et le rythme unique de l’album, allant d’un passage calme et émotif à une rythmique survoltée.
C’est donc lundi soir dernier que j’arrive enfin au théâtre Corona Virgin Mobile, fébrile à l’idée de découvrir les quatre jeunes hommes se cachant derrière ∆. C’est Hundred Waters, un groupe américain indie se produisant sous le label du réputé Skrillex, qui assure la première partie et installe, dès les premières notes, une ambiance envoutante avec un indie-électro planant. Après un certain moment apparaissent finalement les quatre gaillards d’Alt-J, à l’apparence timide mais qui s’avèrent confiants dès le début d’Intro, maniant leurs instruments à la perfection, chose estimable pour un groupe dont la carrière est tout juste entamée.
Dès ce premier morceau jusqu’au dernier, une version allongée de Taro, le spectacle se déroule à une vitesse fulgurante, les mélodies complexes et rythmées, alliées à un éclairage saisissant et à la voix de Joe Newman, faisant perdre le cours du temps à n’importe quel mélomane. Il faut également noter la performance à la batterie de Thom Green, qui parvient à m’hypnotiser à chaque extrait. Les chansons passent du calme au chaos, entrecoupées par des moments où l’on a littéralement l’impression de voyager dans l’univers éclaté d’∆. Les musiciens semblent très touchés par l’accueil du public tout au long de leur présence sur scène, et c’est après une heure, trop courte, qu’ils concluent finalement la soirée par de sincères remerciements.
Authenticité, talent et éphémère, trois mots qui ne pourraient mieux qualifier ce moment passé en compagnie d’Alt-J.
Photo : Sylvain Granier