Camille Achim, 18 ans, fait partie de ces filles que vous avez déjà surnommées «boutch», ou encore «gouine». Vous avez peut-être même soupçonné qu’elle jouait au hockey, qu’elle trippait mécanique ou qu’elle s’habillait en gars. Malheureusement pour vous, il s’agit d’une jeune femme, lesbienne et endurcie, qui en entend des vertes et des pas mûres concernant l’homosexualité, mais qui surtout, s’assume à 100%.
On s’est assises, et son histoire a défilé. Je lui ai d’abord demandé si elle a su qu’elle était homosexuelle dès sa jeunesse. Elle m’a répondu que vers l’âge de 11-12 ans, tu ne te poses pas vraiment la question. Tu sors avec des garçons parce que toutes les filles le font, sans que cela n’implique rien de sérieux. Mais du haut de ses 13 ans, elle a commencé à se poser des questions. Certes, elle adorait passer du temps avec sa meilleure amie, mais était-ce seulement de l’amitié, ou peut-être de l’amour? «Pour la plupart des lesbiennes, on tombe amoureuse de notre meilleure amie», explique Camille. Après un baiser échangé avec cette dernière, c’est là qu’elles ont compris que les deux jeunes filles préféraient les femmes.
Par curiosité, je lui demande si son coming out a été facile. On entend souvent que certains ont été repoussés par leur famille, jusqu’à être reniés, mais heureusement pour Camille, tout s’est fait naturellement! Ses parents se doutaient de son orientation sexuelle et c’est même sa mère qui lui a fait remarquer que la relation qu’elle entretenait avec sa meilleure amie était spéciale, hors du commun. Toutefois, Camille m’avoue que la partie la plus difficile a été de l’avouer à ses amis, car elle avait peur. Peur d’être rejetée, jugée et incomprise. Mais tout a joué en sa faveur et ses amis lui ont ouvert grands les bras. Elle ne s’est jamais sentie seule ou laissée à elle-même – elle a su s’entourer des meilleurs!
Les préjugés sur l’homosexualité sont nombreux. Oui, Camille a déjà été victime de jugements méchants et désobligeants. Cependant, elle tient à spécifier que lorsque tu réussis à assumer ton homosexualité, tu deviens pratiquement insensible. «Tu sors de ta bulle et te présentes aux autres pour changer l’opinion qu’ils ont de toi, à première vue», explique-t-elle. La plupart du temps, cela fonctionne et les gens la connaisse alors sous un tout autre angle.
Camille a beaucoup insisté sur le fait que les homosexuels ne sont pas ANORMAUX. Ils méritent le respect et ont le droit d’être appréciés à leur juste valeur et de vivre d’égal à égal avec les autres.
Il existe bien des ressources pour ne pas rester dans l’ombre de ce que vous êtes vraiment. Sachez qu’il y a bien des organismes qui se feront un plaisir de vous écouter et vous conseiller. Vous n’êtes jamais seuls, peu importe votre orientation!
Alors chères lectrices, retenez qu’on ne choisit pas qui l’on aime.
Photo: We Heart It