7 ans. L’âge auquel j’annonçais en grandes pompes à mes parents qu’il était hors de question que j’apprenne à lire, et encore moins à écrire. À l’époque, la réplique de ma mère ne se fit pas attendre : «Mais comment tu vas faire dans la vie de tous les jours? T’es comique toi, tu ne pourras même pas faire ton épicerie correctement si tu ne sais pas décoder les étiquettes!» Et moi de lui répliquer (avec toute la confiance du monde) : «Je vais me fier aux emballages des boîtes de conserves.» Oui, tout un raisonnement…
Ma mère, un brin plus brillante que moi, s’est alors… acharnée. Tableaux, exercices sur les tuiles de la cuisine, répétitions ; tous les moyens étaient bons pour me rentrer dans la caboche les 26 lettres de l’alphabet. Après beaucoup d’essais-erreurs et une bonne dose de patience, le résultat s’est finalement concrétisé : j’étais devenue une excellente lectrice, mais surtout une passionnée des mots.
J’ai grandi la tête dans les bouquins. À 11 ans, j’y avais déjà vécu mon premier gros party, mon premier voyage autour du monde ainsi que mon premier grand amour (et la peine d’amour qui a suivi peu de temps après). Entre les lignes, j’ai découvert un infini de possibilités. Tout m’était permis : partir vivre dans une école de sorciers, dans la rue en itinérante, en 1950 ou 500 ans avant Jésus-Christ. Chaque option m’était accessible en une simple visite à la bibliothèque.
Nulle part ailleurs je n’ai autant appris que dans les livres. Des romans aux encyclopédies, ils sont une source intarissable de connaissances en tous genres. À l’aube de la vingtaine, j’affirme à qui veut bien l’entendre que la lecture a fait de moi une personne différente à bien des égards. Cette phrase peut sembler clichée, mais la lecture s’est avérée, au cours de mon apprentissage, la meilleure des références. J’y apprends, à chaque nouveau récit, de nouveaux éléments sur l’histoire, la sociologie, la philosophie et la vie, tout simplement.
Dans les dernières années, on nous a rabattu les oreilles avec la possible disparition des manuscrits. Oui, l’impression est possiblement appelée à disparaitre avec l’arrivée des tablettes électroniques, blogs et comptes Twitter en quantité industrielle. Est-ce la disparition de la lecture? Au contraire, de plus en plus de gens se rapprochent de cette activité grâce à l’accessibilité qu’on y a maintenant. C’est l’évolution qui suit son cours, l’écrit qui s’adapte à notre mode de vie. S’il fallait que les livres disparaissent, il y aurait toujours d’aussi bons textes et des auteurs en nombre non-négligeable. Aucune angoisse là-dessus.
Tout de même, rien ne vaut un bon vieux livre ayant passé à travers le temps et les mains de nombre d’inconnus! Alors, de grâce, continuez de visiter ces cavernes d’Ali Baba que sont les bibliothèques municipales, au risque d’y trouver de petits trésors.
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Des coups de cœur parmi tant d’autres, à découvrir si ce n’est pas déjà fait :
Charlotte before Christ
Parce que le premier roman d’Alexandre Soublière nous jette en pleine face les comportements déviants de notre génération dites «Yolo».
La trilogie Millénium
Après avoir lu une centaine de pages durant lesquelles on aurait envie de refermer le livre et de le ranger au fond d’un tiroir, on se remercie d’avoir poursuivi. Un thriller digne des plus grands.
L’auteure Marie-Sissi Labrèche
Cette plume… Un petit miracle touchant et criant de sincérité.
99 francs
Un roman qui frappe dans le mille. Troublant et captivant, 99 francs nous fait voir les aspects repoussants et addictifs à la fois de notre société, à travers le milieu de la publicité.
Photo: WeHeartIt