Lors d’une belle journée d’hiver, café à la main, le planchiste Baptiste Brochu se dévoile avant qu’il reparte on ne sait où pour la gloire. De l’équipe de Snowboard Cross de la station de ski le Mont-Bélu jusqu’à l’équipe du Québec, le Baieriverain a fait d’énormes sacrifices afin de vivre sa passion.
À l’âge de neuf ans, Baptiste enfile sa première planche à neige. Il se rend chaque soir et chaque fin de semaine au Mont-Bélu afin de dominer les pentes. C’est déjà, à cette époque, une grande passion. Il se met à la compétition quelques années plus tard grâce au club de Snowboard Cross créé par son père, Alain Brochu. Les victoires s’accumulent. Enfin, l’équipe du Québec contacte l’adolescent afin qu’il se joigne à elle. Depuis, quatre années ont passé.
Baptiste a toujours été bien entouré afin de s’améliorer et de gérer sa carrière. Son père est comme son agent. Il s’occupe d’acheter les billets d’avion, de réserver les hôtels, de trouver des commanditaires, de payer les entraîneurs, etc. un vrai homme à tout faire! Côté beaucoup plus technique, le Saguenéen François Boivin et le Britanno-Colombien Christopher Nakonechny entraînent l’athlète à donner son meilleur. D’ailleurs, que ce soit en Suisse, au Colorado ou dans l’Ouest-Canadien, Nakonechy accompagne Baptiste partout et ce dernier en est très reconnaissant.
Crédit photo : Baptiste Brochu
Les études
En ayant des pratiques partout en province avec l’équipe du Québec, Baptiste trouve difficile de concilier sport et étude. Il se lance quand même en Histoire au cégep de Chicoutimi. En voyant à quel point il est impossible de se concentrer sur deux domaines aussi importants, le père de Baptiste suggère à son fils de prendre une pause de l’école, ce qui n’enchante pas le planchiste : « Au départ, c’est moi qui ne voulais pas. Explique l’homme de 19 ans. Mais mon père avait raison, c’était là ou jamais. » C’est l’un des premiers sacrifices qu’il a dû faire. Depuis maintenant deux ans, Baptiste priorise son sport. Il pense replonger dans les études cette année ou l’année suivante. Le programme de Kinésiologie à l’Université du Québec à Chicoutimi l’intéresse beaucoup. Il suivra sans doute des cours à distance et des cours d’été afin de lui permettre de continuer à glisser les deux pieds fixés sur sa planche.
La petite-amie
Baptiste entretient une relation amoureuse depuis 6 mois avec Laurie Girard. Originaire, elle aussi, de La Baie, les tourtereaux doivent vivre leur amour à distance. Dès le départ, Baptiste est franc avec Laurie et lui annonce qu’il sera rarement présent : « Nous nous fréquentions depuis seulement deux semaines et il m’annonçait qu’il partait pendant un mois au Chili. Je savais à quoi m’attendre. » explique la jeune femme. Le téléphone, Facetime et les cartes postales sont utiles afin de garder leurs liens. Le couple perçoit la distance positivement : « On ne peut pas se taper sur les nerfs et quand on est ensemble, on en profite. » continue Laurie. Il est certain que ce n’est pas toujours rose, mais tout rentre dans l’ordre rapidement : « Le dernier voyage a été dur pour nous deux, mais maintenant ça va. » confie le sportif. À présent, les amoureux attendent patiemment la saison estivale afin de se voir régulièrement. Rien n’est prévu à l’horaire, mais tout peut arriver : « Baptiste est intense et spontané, il peut avoir plusieurs idées! » termine Laurie.
Crédit photo : Laurie Girard
La famille
Lorsque Baptiste quitte pour la compétition, il laisse derrière lui ses deux petits frères, ses deux petites soeurs, ainsi que ses parents, qui ne forment aujourd’hui plus un couple. Selon lui, il manque beaucoup à ses deux soeurs et à l’un de ses frères, qui doit continuer à vivre sans lui et son père, qui travaille dans le Nord. La famille vient en plus d’être agrandie par l’arrivée d’un poupon, qui est l’union du père de Baptiste avec sa conjointe. Heureusement, l’aîné de la famille est présent lors des grandes occasions comme les fêtes.
En route vers l’avenir
Après avoir siroté son café noir, Baptiste énumère ce qui l’attend pour le prochain mois. C’est d’ailleurs son dernier voyage avant la fin de saison. D’abord, il se rend en Suisse pour la Coupe du Monde, en Espagne, pour la finale de la Coupe du Monde, en Italie, pour son tout dernier championnat du monde junior (15 à 19 ans) et finalement, au Canada pour le championnat Canadien. « Un mois après mon retour au Saguenay, je vais avoir envie de repartir! » s’exprime le jeune homme. Pour Baptiste, l’été est signe d’entraînement, de vélo de montagne, de travail et bien sûr, d’amour.
(Notre journaliste Laurie Fortin a rencontré Baptiste Brochu il y a deux semaines.)