Play. Pause. Stop. Rewind. Clic. La lumière clignote ; j’ai choisi d’appuyer sur Pause. Dans un monde qui file à cent milles à l’heure, j’ai décidé de m’arrêter un peu. Est-ce que j’avais le temps? On a toujours le choix de prendre le temps.
C’est dans cet état d’esprit que je me suis assise dans la première rangée de la salle de spectacle, en retard de quelques minutes. Inspire, expire : enfin un moment pour tout laisser de côté.
S’il y a bien une chose qui me fascinera jusqu’à la fin de mes jours, c’est le pouvoir de la musique. Ce mélange habile de notes et de mots qui devient aussi abondant que l’oxygène dans la salle, qui va même jusqu’à devenir notre oxygène.
Les personnes présentes sur scène deviennent ainsi vitales pendant un instant. Leur première chanson fait augmenter votre rythme cardiaque, alors que la suivante, elle, vous coupe le souffle. Un raz-de-marée d’émotions qui met tous les spectateurs dans le même bateau pendant quelques heures.
Ce que j’aime le plus, c’est de me retourner et prendre le temps d’admirer la foule : une vague qui oscille de gauche à droite au rythme de la musique. Des lèvres qui se surprennent à prononcer les mêmes paroles au même moment. Des spotlights qui laissent entrevoir des yeux brillants. Un spectacle dans un spectacle où les spectateurs deviennent les acteurs principaux.
Et si on était capable de se rassembler et de se rallier ainsi derrière une même cause dans la vie de tous les jours? Ça nous permettrait peut-être d’enfin cesser de faire semblant qu’on a appuyé sur Play alors qu’on essaie d’avancer tout en étant sur Stop.
La lumière qui clignote est peut-être bien un compte à rebours.
Photo: Maude Boutet