Salut. Je m’appelle Roxanne. Je suis… végétarienne.
Après avoir été traumatisée par un documentaire sur des poussins, j’ai sombré dans l’enfer de la protéine végétale. J’aurais dû écouter mes parents. Depuis, j’ai le teint pâle, la peau moite et l’estomac qui gargouille. À force de manger du tofu fade à tous les repas, mes papilles gustatives sont tombées dans le coma. Je fais des cauchemars toutes les nuits sur des vaches… des vaches qui lâchent des pets sournois et détruisent la couche d’ozone. Ma dépendance au soja a aussi ruiné ma vie sociale. C’est plus fort que moi, je suis incapable de souper avec des amis sans leur crier par-dessus la tête : «Tu sais que c’est un cadavre que t’as dans la yeule?!»
On reprend.
Salut, je m’appelle Roxanne. Je suis végétarienne et je vis très bien avec ça. Oui, je mange de la salade, mais tu sais ce qui est végé aussi? Des chips. De la crème, glacée, fouettée ou brûlée. Pis du Nutella. BEAUCOUP de Nutella! Sans oublier les beignes. Oh, et des frites avec ça. Et pourquoi pas des brownies pendant qu’on y est?
– Mais vous n’avez rien retenu de tout ça, parce que cet article est dans la section «Équilibrée» et que je fais exclusivement la promotion de choses bonnes pour votre santé. Comme le végétarisme. À condition qu’il soit diversifié, bien sûr! Pour enlever la viande de son assiette sans s’infliger une carence, il faut s’assurer de la remplacer par des haricots, des amandes, du quinoa, du soya… Vous connaissez la chanson.
Outre l’espérance de vie accrue – hell yeah! – et la diminution du risque de maladies du cœur ou même de cancers, devenir végé te fait gagner une conscience un peu plus libre. D’abord, t’as le goût de clamer haut et fort ton résultat au test d’empreinte écologique parce que tu fais des choix plus verts à l’épicerie. Le steak, avant d’aboutir entre deux pains à hamburger – désolée de vous l’apprendre -, mais c’était une grosse vache. Et je ne dis pas ça parce que j’ai une dent contre la vache, elle était fat pour de vrai. Ça, c’est parce que sa mission dans la vie, c’était d’engraisser. Pour ce faire, il lui a fallu :
1) des hormones de croissance
2) des quantités phénoménales de fourrages avec céréales.
Et comme la plupart des choses qu’on consomme en Amérique du Nord, elles viennent du tiers-monde, ces fameuses céréales. T’sais, à table, quand on se fait dire de «penser aux enfants en Afrique» pour éviter le gaspillage? Et bien les vaches, elles doivent l’entendre souvent parce qu’elles volent d’une manière assez directe la nourriture d’un continent toujours sur le bord de la famine. On les élève avec cruauté, mais elles ont priorité sur des millions d’êtres humains sous-alimentés quand vient l’heure du lunch. Si tout le monde était végé, on aurait assez de céréales pour nourrir l’entièreté de la population mondiale.
Je suis végétarienne et je vis très bien avec.
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