Mercredi, l’Internet a été assailli par une vague de protestations pour le maintien de sa neutralité. Des géants comme Microsoft, Amazon et Twitter se sont joints à la levée de boucliers contre le péage pour le réseau que les fournisseurs d’accès internet voudraient imposer avec l’accord du Congrès des États-Unis.
Voilà le gros de la nouvelle, maintenant, la traduction :
La « neutralité d’Internet », c’est un terme plate pour désigner ZE principe fondamental du Word Wide Web : l’égalité. Wowoui. Toute donnée, nonobstant son créateur ou son utilisateur, a droit à la même vitesse de transmission qu’une autre. Pas de filtre, pas de chouchous. Le streaming d’Orange is the New Black sur Netflix circule aussi bien que le vidéo Youtube d’un conspirationniste nous expliquant sa théorie illuminazie.
Ce sont ces racoins obscurs et parfois franchement inquiétants qui rendent l’internet si précieux. Tout est tellement accessible qu’en moins de deux secondes, on peut passer de la lecture de la biographie de Margaret Thatcher sur Wikipédia à l’achat d’une fiole renfermant les larmes de Jésus sur Ebay.
C’est ce principe fondamental de traitement neutre du contenu que la Federal Communications Commission, l’équivalent américain du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), va altérer en instaurant l’Internet à deux vitesses. Cette ségrégation bénéficiera aux fournisseurs comme Verizon qui feront naturellement en sorte que la voie rapide soit payante. Les sites qui voudront un accès facile au réseau pour leurs visiteurs devront cracher le cash. Facebook n’est pas menacé, mais un Zuckerberg 2.0 ne deviendra pas milliardaire sans d’abord payer l’entrée dans la cour des grands.
S’il y avait bien une place où ça ne prenait pas d’argent pour faire de l’argent, c’était sur le Net. Nous ne sommes pas plus à l’abri en tant que Canadiens parce qu’une fois que la législation d’un pays y freine l’innovation, le Web n’est tout simplement plus le même.
Revendiquons le droit de pouvoir sans embûche s’autodiagnostiquer une tumeur à partir d’un forum de médecine louche, surveiller la frontière américaine pour des immigrants clandestins, lire une fan fiction homoérotique mettant en vedette Harry Potter et Draco Malfoy, trouver les codes pour rendre nos Sims milliardaires….Tout ça au même titre que déclarer nos impôts sur un site gouvernemental. On va se le dire : les interwebz sont tellement wacks que c’en est magique.
Photo: Flickr Commons – LSE Library