C’est un problème que beaucoup trop de femmes et d’hommes tiennent sous silence un tel sujet, un tel questionnement, de tels évènements pour eux seuls. Une agression sexuelle, une violence sexuelle. Garder un événement marquant comme ça pour soit, ce n’est pas sain. Ce ne l’est pour personne. Dire non à quelqu’un, c’est lui mettre des limites. Lorsqu’une autre personne dépasse les limites, rien ne lui permet de dire qu’il a un droit sur l’autre. Le consentement, c’est la base, t’sais.
Une agression sexuelle, ça arrive dans une relation à la base malsaine. Ça arrive premièrement par de la violence verbale. La violence verbale, ça peut seulement être rire un peu de la personne, ça peut être de la manipuler dans ses agissements, ça peut être de l’ignorer, de l’ignorer plusieurs fois, ça peut être de la traiter de conne, aussi. La violence verbale, c’est de la violence psychologique, aussi. C’est de ne plus savoir comment agir pour «bien agir» quand l’autre personne est dans la même pièce que soit. Et la violence psychologique, ça amène souvent de la violence physique. De la violence physique, ça peut seulement être d’imposer son corps devant l’autre, de lui barrer le chemin, de lui serrer le bras pour lui faire comprendre son état, de jeter son cell à bout de bras jusqu’à fracasser le mur. Et lorsque cette violence est installée, la violence sexuelle est souvent établie. Manipuler quelqu’un, menacer quelqu’un, contrôler les pensées de quelqu’un, ça se fait sexuellement aussi. Ça rend quelqu’un vulnérable, ça rend quelqu’un isolé, ça rend quelqu’un en perte de pouvoir. C’est avant que cette perte de pouvoir ne s’installe qu’il faut agir, qu’il faut aller chercher de l’aide. Même s’il n’est jamais trop tard pour chercher de l’aide.
Une agression sexuelle, ce n’est pas seulement dans une ruelle ou avec consommation d’alcool que ça arrive. Une personne qui ne veut pas donner son corps à une autre aura toujours le droit de dire non, aura toujours le droit de refuser des avances peu importe si les deux individus sont en couple ou non, peu importe si la personne a dit oui auparavant ou non. On a toujours le droit d’accepter nos désirs et on a le devoir de respecter la limite de l’autre.
C’est un problème social, au départ. Ce n’est pas en en parlant que ça va se régler, vous me dites? C’est en en parlant que la conscience sociale pourra changer. Et c’est surtout en restant présent pour ceux et celles qui vivent une violence psychologique, une violence physique ou une violence sexuelle qu’on peut les aider lorsqu’ils seront prêts.