Je suis quelqu’un d’hyper romantique et quétaine, c’est un fait. Je me suis toujours imaginé raconter une histoire pleine d’aventures lorsque mes enfants vont me demander: «Maman, comment t’as rencontré Papa?» L’option «J’ai appuyé sur un petit cœur après avoir flushé Jeff le pompier et Zack le menuisier» n’a jamais vraiment été envisageable.
C’est pourquoi, à chaque fois que mes amies parlent de leur «match Tinder», je divague complètement. Après plusieurs conversations sur le sujet, j’ai tout de même décidé de me laisser tenter au jeu pour une semaine.
Après un jour, j’avais potentiellement sept nouveaux partenaires amoureux… enfin j’allais pouvoir présenter quelqu’un à toute ma famille pour Noël! (Bonjour le sarcasme!)
Quoi qu’il en soit, après une semaine, le verdict final est plutôt triste à propos de Tinder, ou encore le paradis de l’insuffisance personnelle. Après plusieurs discussions avec certains utilisateurs, ainsi qu’avec ma propre expérience, je constate que la fameuse application est plus une source de garantie qu’autre chose.
Valorisation virtuelle
Une garantie contre la baisse d’estime: se rappeler qu’on est beaux, qu’on pogne toujours, qu’il y a toujours une option à la solitude. Et ça, ça m’attriste. On ne devrait pas apprendre à se trouver désirable à travers une application remplie d’inconnus qui ne nous ont jamais aperçus en vrai. En chair et en os, avec nos manies, nos expressions, nos histoires ainsi que nos craintes. Parce qu’en réalité, c’est ça, la vraie beauté. Ce n’est certainement pas une photo figée dans le temps sans aucune émotion. Les gens devraient apprendre à s’aimer à travers un regard désireux d’une personne amoureuse, dans les yeux remplis de fierté d’une mère lors d’une graduation, ou encore mieux, à travers leurs propres yeux.
Finalement, je ne me sentais vraiment pas à l’aise d’utiliser l’application et d’être embarquée dans ce monde de valorisation superficielle. Je ne me sentais pas à l’aise de juger si je parlais à quelqu’un en me basant simplement sur une photo vide de tout charisme. Et bien évidemment, je ne me sentais pas à l’aise d’être jugée «parlable» simplement à cause de ma grosse face qui sourit (sourire qui pourrait tellement se révéler être faux) sur un cliché.
De toute façon, la fille quétaine en moi est loin d’apprécier l’idée de «choisir» un partenaire amoureux. La raison choisi un amant… Le cœur, pour sa part, prend plaisir à fraterniser avec les tisons qui s’échappent du feu brûlant de l’amour. Et même si certaines personnes s’amusent à se faire croire que l’amour (le vrai!) n’existe plus et s’abandonnent aux techniques virtuelles, eh bien moi, je me la joue vieux jeu, et je m’abandonne à l’attente d’un premier regard et tous les effets secondaires qu’il occasionne.
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