Mes tatouages ne sont pas la preuve que je suis dans un groupe de motards ou que je sors de prison. Au contraire, c’est une partie de moi que j’expose sur mon corps.
En tant que fille tatouée, je me suis souvent fait dire (surtout par mes parents) que ça allait me nuire étant donné que je veux travailler dans le domaine des communications plus tard. Pourtant, quand je suis arrivée au cégep, beaucoup d’étudiants avaient un ou des tatouages.
En 2014, les mentalités commencent tranquillement à s’ouvrir sur cette sorte d’art corporel. On voit de plus en plus de gens tatoués, mais j’ai peur d’être discriminée à cause de ça. Comme si mon talent se réduisait aux dessins que j’ai sur le corps!
Inquiète comme je suis, lors d’une interview avec des journalistes-vidéastes pour mon travail de session, je leur ai posé la question à savoir si les tatouages pouvaient nuire à mon travail plus tard.
André Normandeau, journaliste-vidéaste à TVA Est-du-Québec à Baie-Comeau, m’a répondu :
«Ça dépend du médium. En 2014, tout le monde est habitué de voir des tatouages, on sait que ce n’est pas des Hells Angels ou peu importe. Pour un journal, je pense qu’il n’y a pas de problème, pour la radio non plus… La télé, je ne sais pas encore. […] La télé commence à changer, tu recules juste il y a 5 ans et il n’y en avait pas beaucoup de noirs à la télévision; c’était blanc de bord en bord. Là, on a une couple de “miss météo” qui sont noires ou asiatiques, ça commence à représenter un peu [le Québec].»
Ce qui me désole un peu, c’est que, dans tous les métiers, on doit être «dans le moule», pareils aux autres. On ne peut se permettre d’être marginaux. Pourtant, mes tatouages sont le signe que je VEUX me démarquer; ils ont des significations spéciales. Ce sont des parties de moi que je ne peux expliquer aux gens, et par les phrases, les dessins, j’aimerais qu’ils me comprennent. Mes tatouages sont des messages d’espoir et je trouve dommage de devoir les cacher aux gens quand le but, c’était de les montrer.
J’espère qu’en sortant de l’école, je pourrai travailler sans toujours être obligée de mettre des manches longues pour cacher qui je suis.
Photo: We Heart It