Sillonnant la province, l’auteur-compositeur-interprète Alexandre Poulin s’est arrêté au Saguenay le 27 novembre dernier pour une série de spectacles, avec son lot d’histoires folks tirées de son troisième album, Le mouvement des marées. C’est dans la salle du Café-Théâtre Côté-Cour que je l’ai rencontré autour d’une table, assise à écouter ses mots, habillés par une profondeur, une part d’humour et quelque peu de poésie.
Inspiré de l’humain, de la terre et du vent, Alexandre Poulin a choisi d’intituler l’album Le mouvement des marées puisque, en plus d’être une chanson, «la marée, c’est l’horloge de la terre. C’est comme le tic-tac du temps.» Inévitablement, le paysage inspire le grand voyageur, mais le voyage l’inspire surtout par la distance, l’éloignement, la solitude et bien sûr la rencontre avec l’autre. Passionné de l’humain, lorsqu’il voyage aux quatre coins du monde, il se surprend à se dire : «L’étranger, c’est moi.» Cela dit, même si le chanteur québécois explique que son dernier album est différent des deux précédents par sa musique plus assumée, sa facture plus personnelle au niveau des textes et la poésie qui est davantage présente, le raconteur a gardé sa formule gagnante : les historiettes. En 4 minutes, on voit l’humain tel qu’il est.
Alexandre Poulin s’est livré en disant que «l’être humain est un terreau fertile en inspiration parce qu’il est rempli d’espoir.» Professeur dans sa jeune carrière, il allie les deux matières qu’il enseignait, soit le français et l’histoire, en écrivant et chantant aujourd’hui l’histoire de l’homme. C’est avec sa guitare qu’il le fait bien entendu, car c’est elle qui, selon le chanteur, rend service à la musique. Toutefois, il en profite pour démentir les rumeurs en ajoutant qu’il n’est pas un collectionneur de guitares. C’est tout simplement parce qu’il est incapable d’en vendre même s’il en achète beaucoup. L’auteur-compositeur entretient une relation particulière avec chacune d’entre elles, convaincu qu’elles ont toutes des chansons cachées et une histoire à raconter. Alexandre s’est même confié en me faisant part de son tout nouvel achat, une guitare Gibson datant de 1954, et me partage à quel point il a déjà hâte de découvrir son nouvel ami, s’imaginant tous ceux qui l’ont utilisés, ainsi que toutes les chansons qui ont été jouées sur celui-ci.
Finalement, lorsque j’ai demandé à Alexandre Poulin s’il avait un projet futur en tête, il m’a répondu non, en disant que son vrai projet de vie est d’arriver à trouver un équilibre à long et à moyen terme entre sa vie personnelle et sa double-carrière, ici et en France. Le Sherbrookois veut, malgré la tournée et les voyages, arriver à être le meilleur papa qui soit parce que «voir sa fille grandir sur Skype, ça n’arrivera pas».
Écrire sur Alexandre Poulin, c’est essayer de résumer l’impossible. Le don des mots, c’est lui. Chères cerisettes, je vous invite à consulter son site pour connaître sa musique et ses dates de tournée.
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