Écrit en collaboration avec Ève-Marie Fournier.
«Le temps d’une toile, ça fit l’impression que l’imaginaire débordait dans un décor connu ou que le paysage avait passé de l’autre côté du réel pour y prendre sa dimension vaste.» Sans l’ombre d’un doute, Fred Pellerin a su trouver les mots pour imager la collection Territoires imaginés de Loto-Québec, exposée au Centre national d’exposition (CNE) de Jonquière.
Territoires imaginés, c’est une cinquantaine d’œuvres provenant des quatre coins de la province. C’est également une quarantaine d’artistes qui se sont voués avec passion à leur art afin de voir leurs créations tapisser les murs des centres d’exposition. Depuis 35 ans maintenant, la société Loto-Québec accumule ces trésors en vue de charmer les Québécois. Ainsi est né le programme L’art de partager.
Parmi ces créateurs, 16 Saguenéens courent la chance de gagner en notoriété grâce à Repérage Saguenay, un programme qui vise à faire «rayonner l’art québécois dans la région», estime le commissaire de l’événement Gatien Moisan.
Loto-Québec est fier partenaire du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). La société prête quelques-unes de ses œuvres l’instant d’une décennie en vue d’égayer les couloirs des établissements de santé régionaux.
Lors de l’exposition, plusieurs des artistes exposés sont venus jeter un œil au résultat final. Fier de tout le chemin parcouru depuis 30 ans, Giuseppe Benedetto nous donne la clef de son succès: «Je me laisse aller, je jette mes gants par terre et je me lance à corps perdu.» Le peintre russe et théoricien de l’art, Vassily Kandinsky, est une véritable source d’inspiration pour l’homme: on remarque l’influence de celui qui a mis les bases de l’art abstrait dans les œuvres de Benedetto. Avec les années, il a su ajouter sa touche personnelle à cette branche de l’art en y intégrant principalement des éléments de la nature.

De son côté, le peintre et portraitiste, Pascal Picard, a su faire découvrir au public une forme d’art singulière et peu connue: l’ESS. Il s’agit d’effacer, de soustraire et de supprimer la couleur d’une figure de base. Il souhaite, grâce à ses créations, «faire réfléchir le médium différemment, le faire évoluer». Il plonge tête première dans l’élaboration de concepts avant-gardistes tels que la soustraction de l’art dans la musique, dans la vidéo et dans le son. Toutefois, la peinture reste son leitmotiv. Son exposition Portrait en soustraction: de la figure au référent met en avant-scène des modèles féminins, car «Qu’est-ce qu’il y a de mieux que la couleur pour parler de féminité?» La percussionniste-chanteuse de DobaCaracol, Carole Facal, est d’ailleurs à la base du concept de Picard ainsi qu’une des ses modèles.

