Tomber en amour, c’est jamais simple. Le résultat dépend toujours de la catégorie sur laquelle on tombe.
Quand tu tombes pas sur un «pas bon» et que tu t’en rends pas compte tout de suite, les jours deviennent tristes comme quand il pleut pendant trop longtemps et que tu penses que tous les nuages du continent sont guidés par les vents sur le dessus de ta maison et que ceux de l’Europe s’en viennent dans pas long pour que le soleil réussisse pas à se pointer. Mais t’sais, il finit par revenir, par puncher tous les nuages là où un autre gars pas-bon s’est fait trouver par une autre fille naïve-un-peu-comme-moi.
Tu tombes des fois sur «un bon, mais juste pas-bon pour toi» et là tu viens à te remettre en question toi, juste toi, la p’tite personne que t’es et qui veut juste trouver quelqu’un qui veut autant se coller que toi et qui aime la crème glacée à la pistache, et tu te mets à penser que c’est peut-être pas si bon, la crème glacée à la pistache et que tu devrais peut-être aimer une autre sorte. Que peut-être que toi aussi tu devrais aimer vanille-à-l‘ancienne et comme ça tu serais heureuse. Tu te mets à penser que c’est toi qui es pas correct et les autres qui ont tous raison alors que non c’est pas ça pantoute, personne a raison, personne a tord. Laisse le gars vanille-à-l’ancienne et ton gars à la pistache va finir par arriver.
Il y a aussi ceux dont tu ne sais jamais dans quelle catégorie ils sont parce qu’ils restent surtout dans la catégorie «il se passera jamais rien, tu l’sais ben». Là-dedans, t’as mis ton prof d’éduc’ préf’ du secondaire et le meilleur ami de ta grande sœur. T’as mis Robert Pattinson dans cette catégorie-là le jour de la sortie de Twilight parce que quand il était juste Cédric Diggori c’était un «peut-être un jour, qui sait». T’as surtout mis tous les grands gars aux vestes de cuir que t’as croisés les jours d’automne, et tous les barmans de tes bars préfs. Tous ceux-là, c’est des «il se passera jamais rien, tu l’sais ben», face it.
Et quand tu viens à tomber sur la bonne catégorie, ça reste embêtant parce que c’est jamais marqué dans son front «Oui c’est moi le gars qui aime une fille aux jeans-ajustés-mais-pas-tant pis qui trippe sur les playlists de Songza. C’est moi. Arrête de chercher». Non, c’est jamais indiqué. Au lieu de ça, tu te retrouves à tomber sous son charme à cause de ses yeux brun-bizarre mais qui te donne envie de sourire le matin ou le soir et tu te dis «Ouais, ça doit être lui.» Et tu finis par l’aimer d’amour et à t’aimer et à te dire que t’étais pas à la recherche du bon ou du pas-bon, t’étais à la recherche de toi-même et de la personne qui te ferait connaitre la personne que t’es et celle que tu vaux. C’t’un bon, lui qui te fait sentir belle et confiante. Garde-le.
Photo: WeHeartIt