C’est triste, ça sonne comme si je passais mes journées à pleurer dans ma chambre en attendant que le temps des fêtes passe. Mais non, ce n’est pas ça, mais presque.
Je ne peux pas dire que c’est la faute de mes parents. La vie c’est la vie, ils se sont séparés et je ne leur en veux pas. Cela a juste brisé quelque chose en moi. J’ai perdu ma magie des fêtes, celle qui, enfant, me donnait le sourire et qui me faisait manger tous mes chocolats du calendrier de l’Avent AVANT le 24. Celle qui me faisait compter les jours qui restaient en plein mois de juillet, qui me faisait asseoir sur les genoux du Père Noël en qui on n’a pas vraiment confiance au centre d’achats et celle qui me faisait écrire au VRAI Père Noël.
C’est dommage, se rendre compte que quelque chose s’est brisé en soi, quand on remarque que l’on n’est plus aussi excité qu’avant à l’approche de la première neige, du mois de décembre qui arrive ou encore quand ta mère te pose la même question qu’elle te pose à toutes les années : «Qu’est-ce que tu veux pour Noël cette année ?» Et toi de répondre : «Je ne sais pas, rien?» — Comment scandaliser ta mère. Ta petite maman qui aime tellement ça te gâter même si parfois le budget lui permet moins.
Ça ne veut pas dire que je n’aime plus Noël, j’ai juste moins de joie à l’approche de cette fête qui est rendue (comme toutes les autres à mon avis) une fête de cadeaux et non de famille, d’amour. Je suis déçue de voir que les gens sont rendus si matérialistes, comme si un cadeau qui valait 1 000$ était mieux que la présence d’un proche que tu n’as pas vu depuis des années. Enfant, ça passe toujours. Moi, étant née au début du mois de janvier, j’adorais Noël parce que je savais que ma fête était proche. J’aimais les cadeaux, je voulais tout. Maintenant, rendue à presque 18 ans, je me fiche pas mal des cadeaux; j’aime bien mieux être avec mon frère, que je vois de moins en moins souvent ou encore avec mes parents.
Malgré tout, en cette fête de l’amour, de l’amitié, du partage et de la générosité, je ne perds rien de ces valeurs, même si mon cœur n’est plus aussi à la fête qu’avant. J’ai peut-être égaré mon cœur d’enfant quelque part à travers la vie, mais j’ai espoir de le retrouver, quand mes enfants auront encore cette naïveté que l’on trouve si mignonne.
Photo: We Heart It