Assise seule dans la salle d’attente de mon chiropraticien, je pensais à cette question qui m’est posée chaque année et dont je n’ai absolument aucune idée de la réponse : «Qu’est-ce tu veux pour Noël?» À toutes les années, c’est pareil : on se plaint qu’on voudrait ci, qu’on aurait besoin de ça, mais quand vient le temps d’en faire la demande, on a tout oublié. Puis, un monsieur d’une trentaine d’année ou plus est entré dans la salle et a tendu une carte miniature ornée de décorations festives à chaque personne en attente :
Bonjour! Je suis sourd et sans habitat fixe. Je récolte vos dons : de simple sous peuvent faire une grande différence. Merci beaucoup, Joyeuses Fêtes!
Sans me poser de questions, j’ai sorti le billet de vingt dollars qui était dans ma poche de manteau et je lui ai tendu. L’étincelle qui brillait dans ses yeux à cet instant ineffable m’a fait comprendre à quel point un simple geste de générosité pouvait signifier tout l’or du monde pour quelqu’un dans le besoin. Il m’a tendu la main en guise de remerciement et a quitté de la même façon discrète avec laquelle il était entré.
Par la suite, une dame d’un certain âge assise face à moi m’a confié : «C’est triste… Je me suis fait opérer à l’œil la semaine passée et je risquais de ne plus pouvoir voir de cet œil-là, mais lui, il n’entend rien et il est seul. Je ne lui souhaite que du bonheur pour le temps des fêtes». Parle parle, jase jase… En l’écoutant, j’ai eu cette réflexion. Clichée, me direz-vous, mais vraie : nous ne sommes pas conscients que chaque être humain est un trésor caché et que, parfois, parler à un inconnu peut procurer le plus grand des réconforts.
Si je vous raconte tous ces évènements, ce n’est pas pour prouver quoi que ce soit, mais simplement parce qu’aujourd’hui, j’ai trouvé la réponse à cette fameuse question. Ce que je veux pour Noël, c’est de pouvoir faire une différence dans la vie des gens que je croise, aussi minime soit-elle. C’est pourtant si simple de dire bonjour, de répondre à un regard avec un sourire, de serrer la main d’une personne qui croit être invisible. Pour Noël, je désire quelque chose qui vaut bien plus que le nouveau iPhone : je désire de la compassion, de l’écoute entre deux inconnus le temps d’un café chez Tim Hortons ou de l’attente à un rendez-vous chez le chiro.
Joyeux temps des fêtes!
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