8%. C’est la part qu’occupent les nouvelles internationales au Québec alors que les sports eux, couvrent un large 20% dont 16%* sont dédiés aux Canadiens de Montréal. Si on fait un calcul rapide, les Habs sont deux fois plus importants dans nos médias que tout ce qui se passe ailleurs dans le monde. Petit problème de priorités?
* Statistiques tirées de la conférence de Jean-François Lépine «Le monde en 2015», 6 janvier 2014.
Reste que ce gros 8% est un des plus faibles résultats au monde selon la firme Influence Communication. Le Québec est sans aucun doute assez fermé sur lui-même, et ce, malgré toutes les incalculables histoires de voyages qu’on entend de nos amis à chaque party. Il faut dire que boire un piña colada dans une piscine ne permet pas de savoir que le pays où l’on se trouve vient d’entrer dans une ère politique révolutionnaire.
«Ça ne me concerne pas»
Cette réponse, on ne l’entend que trop souvent d’un trop grand nombre de personnes qui cherchent à se déculpabiliser de leur désintérêt total envers ce qui se passe ailleurs que sur leur pelouse. Or, il est difficile de nier les conséquences qu’ont les nouvelles internationales sur notre vie quotidienne.
En s’attardant à l’actualité de la planète, on peut comprendre que le prix de l’essence a dramatiquement baissé en raison de conflits arabes et de décisions de plusieurs lobbies américains. Il est aussi possible de comprendre qu’extrémisme ne rime pas nécessairement avec Islam.
Suivre l’actualité internationale ne peut être que bénéfique pour une société et pour un individu. En observant les décisions des uns et les erreurs des autres, on peut ainsi porter un regard critique sur nous-mêmes ou on peut le faire tout simplement pour tenter de comprendre bien des choses qui nous entourent.
Tantôt, j’ai oublié de dire que la cuisine talonne de près les sports dans nos médias avec une part de 16%. Mais encore là, connaître la recette de poulet portugais de Ricardo n’est pas un intérêt pour l’international en soit. Tout comme choisir P.K. Subban dans son pool ne l’est pas non plus.
Au final, l’actualité internationale n’attend que d’être choisie pour offrir les milliers de possibilités qu’elle possède à ses amateurs. Mais comme la grande Simone de Beauvoir l’a si bien dit: «Le plus grand fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance mais le refus de savoir.»
Photo: Jérémie Legault