Avez-vous vu le dernier épisode des Beaux Malaises? Celui dans lequel ce cher Martin Matte parlait de la forte présence de l’anglais dans nos vies de Québécois. Je dois avouer que ça fait un bout que je voulais écrire à ce propos et, après avoir vu l’émission, mon envie n’a été que renforcée. Alors, j’y vais avec un témoignage d’une amie que nous allons nommer “Sabrina”.
Sabrina veut avoir de bonnes brassières.
Et on s’entend, les filles, que les brassières du Victoria Secret sont plutôt incomparables.
Il n’y a qu’un seul Victoria Secret dans notre belle province et celui-ci se trouve à Montréal (sans surprise).
Sabrina se rend donc à Montréal pour magasiner de nouvelles brassières, chose qu’elle attend avec impatience depuis un bon moment.
Le magasin est rempli de filles de tous âges courant dans tous les sens, les vendeuses sont toutes très occupées et ne savent où donner de la tête. Sabrina a son modèle en tête et elle part donc à sa recherche.
Au bout d’un moment, une employée vient l’aborder avec un «Hi!» très enthousiaste; Sabrina lui répond «Bonjour», voulant lui faire comprendre qu’elle peut changer de langue et s’adresser à elle en français. Mais la jeune vendeuse poursuit avec «Can I help you?», sans même démontrer le moindre embarras. Ce n’est pas que Sabrina ne sait pas parler anglais, elle se débrouille même plutôt bien, mais c’est qu’elle préfère expliquer ce qu’elle recherche dans sa propre langue pour que ce soit clair et qu’il n’y ait aucun malentendu. Et la vendeuse, qui n’a apparemment pas voulu s’adresser à elle en français, doit au moins le comprendre pour travailler au service à la clientèle au Québec, non?
Sabrina se met ainsi à décrire le modèle qu’elle recherche; l’employée la reprend avec des mots anglais pour voir si elle a bien compris. Il semblerait que non, car elle revient un peu plus tard avec un modèle qui ne correspond aucunement à la description faite. Sabrina persiste à s’exprimer en français, même si son agacement commence à se montrer. Deux, trois, quatre fois la vendeuse revient, sans jamais ramener la bonne brassière.
Sabrina est restée une heure et demie au Victoria Secret à essayer toutes sortes de brassières sauf celle qu’elle voulait au départ, sans qu’une fois la vendeuse ne lui parle en français ou même n’essaie. Sabrina est revenue chez elle les mains vides.
N’est-ce pas notre langue officielle, la langue maternelle de près de 95 % de la population? N’y a-t-il pas une loi, cette loi 101, qui valide ce fait? Cette même loi qui dit que tout magasin doit afficher en français et PARLER en français? J’aimerais maintenant comprendre pourquoi cela n’est pas mis en pratique et pourquoi nous ne pouvons pas nous faire servir convenablement dans notre propre province. Parce que nous avons ce droit et que chaque individu devrait le respecter!
Photo : WeHeartIt