Dernièrement, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Mélanie Larouche qui s’est envolée en Haïti le 4 novembre dernier pour une mission d’un an. C’est un beau défi professionnel et personnel qui l’attendait et elle a eu la gentillesse de le partager avec Lacerise.ca. Yeah!
Travailler en Haïti
Policière depuis les quinze dernières années, Mélanie souhaitait prendre part à une mission de l’ONU au moins une fois dans sa carrière. Selon elle, c’est un privilège d’être en mesure d’obtenir ce genre d’affectation, d’autant plus que «beaucoup de policiers aimeraient le faire, mais c’est parfois difficile de quitter pour un an.»
Employée pour la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Mélanie a été affectée à Port-au-Prince, capitale du pays. Elle travaille dans les camps de déplacés, et ce, sept jours sur sept. Ces camps ont été mis en place à la suite du séisme du 12 janvier 2010. «Aujourd’hui, il reste une centaine de camps où les conditions sont extrêmement difficiles. Il y a beaucoup de problèmes de santé», explique Mélanie. Son rôle et celui de ses collègues consiste à visiter ces endroits et d’y constater les problématiques, afin de rédiger un rapport qui sera remis à l’ONU.
De plus, ils «assistent les résidents qui sont victimes d’actes criminels» : ils font un suivi des plaintes afin de s’assurer que les victimes se rendent devant un juge. Il est à noter que le système de justice haïtien est bien différent du nôtre. Là-bas, l’enquête est menée par le juge et non par les policiers.
Outre ces tâches, ces Canadiens déployés en Haïti travaillent aussi avec des Organisations non gouvernementales, notamment avec l’Organisation Internationales des Migrations (OIM), en grande partie financée par le Canada et qui contribue à la relocalisation des citoyens.
Vivre en Haïti
Ce n’est pas un secret : les conditions de vie des Haïtiens sont loin d’être aussi bonnes que les nôtres. Le confort et la démocratie sont très présents autour de nous, mais en Haïti, c’est une autre paire de manches.
Malgré tout, le peuple haïtien est très fier. D’ailleurs, «certains n’ont rien, mais ils ont leur fierté, et ça, personne ne pourra leur enlever», affirme Mélanie Larouche. En dépit de leur situation difficile, ils sont très reconnaissants envers la vie, «ils ont une force d’accepter ce que la vie leur a enlevé sans se plaindre.»
Pour Mélanie, l’adaptation à son nouveau milieu de vie s’est bien passée. Toutefois, face à cette pauvreté, elle a beaucoup réfléchi sur sa propre vie et soutient que «c’est une grande leçon de voir ces gens qui n’ont rien, mais qui semblent pourtant en avoir plus que nous.»
Pendant leurs rares moments libres, les employés de la MINUSTAH apportent parfois du soutien aux enfants de l’orphelinat. «On joue avec eux, on les aide à faire leurs devoirs et [on prend] simplement du temps pour s’intéresser à eux et pour leur donner une famille pendant quelques heures», ajoute-t-elle.
Le cœur sur la main
À tous ceux qui, comme Mélanie, s’impliquent et donnent beaucoup de leur temps pour aider je dis mille fois «Bravo!». C’est un geste qui fait une belle et grande différence dans la vie de plusieurs personnes sur la planète, j’en suis persuadée.
Photos : Mélanie Larouche