Tu te crois immunisée, tu te crois guérie, tu penses que le temps passé à te torturer est fini, jusqu’à ce qu’une chanson, une photo, un souvenir bête te ramène à lui. Lui. Celui qui t’empêche d’être. Être normale, être bien, être heureuse.
Premièrement, tu penses à ses mains. Ses mains d’homme, ses mains que tu imagines contre ton corps. Ensuite, tu penses à son sourire, le sourire moqueur qu’il t’offre lorsqu’il s’amuse à rire de tes défauts. Le sourire de fierté qu’il t’offre lorsqu’il te voit en robe de soirée, belle, et qu’il sait que tu es SA copine. Le sourire sexuel qu’il t’offre lorsque tu es en pleine extase et que tu le supplies d’arrêter s’il ne veut pas assister à ta mort. Puis, tu penses à ses yeux. Oh, ses yeux où tu pourrais te perdre pendant des heures.
Finalement, tu te dis que tu n’aurais pas dû y penser parce que c’est de la torture, parce que tu n’y as plus accès de toute façon. Mais c’est déjà trop tard, tu y songes et y resonges toute la nuit. Ça te hante carrément. Tu te dis que ça va passer, la peine d’amour, que tout le monde y arrive, alors pourquoi pas toi? Après tout, qu’a-t-il de si extraordinaire?
Pourtant, à chaque fois c’est la même histoire qui se répète. Te voilà dans un bar, les pensées flouées par l’alcool ingéré, à danser avec un beau garçon. Ses mains sur ton corps te plaisent, tu lui souris. Puis, au moment où il approche ses lèvres des tiennes, tu le revois. Lui. Celui qui t’empêche d’être. Et l’envie d’hurler devient si forte qu’il t’est impossible de rester sur le plancher de danse. Alors, tu sors fumer une cigarette en maugréant «dégage de ma tête, ça en devient agaçant».
Photo : WeHeartIt