De nos jours, nombreux sont ceux qui travaillent dans le domaine du service à la clientèle. Que ce soit au sein de la fonction publique ou dans une entreprise privée, beaucoup doivent donner un service à un certain client pour accomplir leur tâche. Aujourd’hui, suite à une journée plus ou moins facile au travail, j’avais envie de démystifier l’expression «Le client est roi» Bullshit.
Y’en a vraiment marre du client qui traite les employés comme des serviteurs de sa majesté. La majorité des clients sont courtois, polis et gentils tout comme la majorité des employés… mais vous savez comme moi qu’il y a CE client. CE client qui se dit : «Regarde moi ben appliquer l’expression jusqu’au bout».
Alors à toi, cher client, je crois parler au nom de tous ceux qui travaillent dans le service à la clientèle quand je te demande de te mettre dans nos souliers de temps en temps (pour ne pas dire qu’en fait, fermer ta gueule ton clapet, ce ne serait vraiment pas un luxe.) En général, c’est souvent le petit étudiant en train de faire son Cégep ou son Bac qui est le caissier chez Tim, le serveur dans un resto, la conseillère dans une boutique ou la caissière chez Métro. Donc, si on résume, cette personne a probablement le même horaire que toi avec des heures de travail en plus. Mais ça, tu le sais certainement, puisque toi aussi, t’as été étudiant. Et là, je me dis que puisque dans ton temps on gagnait 4$ de l’heure, tu dois comprendre, mais vraiment bien comprendre à quel point c’est pas toujours évident de sourire à un client qui mériterait un finger.
En revenant à la maison ce soir, pour la première fois, j’ai douté. Dans un moment d’inconscience, je me suis dit que finalement, je n’étais absolument pas faite pour travailler dans ce milieu, que je serais certainement mieux enfermée dans un bureau. Le problème, (ou heureusement en fait) c’est que j’adore mon travail. Même si je suis une petite étudiante payée, au salaire minimum, je considère la tâche que je fais comme étant utile et agréable. C’est là que j’ai compris que, de nos jours, le problème vient fréquemment du client. Le client qui laisse 4$ de pourboire sur une facture de 60$. Le client qui te fait sortir 42 morceaux de linge et les laisses dans la cabine. Le client en colère qui «garoche» littéralement son verre rempli par terre. Le client qui pense que le fait de se tromper de plat ou que celui-ci soit trop salé, sucré, poivré (bref, pas à son goût) fait automatiquement du serveur un incompétent. Le client qui t’accuse TOI d’avoir donné sa table quand il est en retard de 45 minutes.
En gros, vous l’aurez deviné, je travaille dans le milieu de la restauration. Un milieu dans lequel tu passes de héros à zéro dans l’espace d’environ 30 secondes. Ma cerise sur le sundae : le client qui est convaincu qu’il ferait mieux que toi. Le client qui te dit : Eille, fais ta job pis apporte moi mon verre!
L’envie de répondre : «L’abonné que vous tentez de joindre est présentement en esti, veuillez changer de section, merci.» est assez forte. Malheureusement, dans notre système, le client est roi. Pas Louis 14 le Roi Soleil. Oh non! On parle ici d’Yvan Le Terrible. Je dois admettre que la majorité d’entre eux, au final, en valent la peine. Pour le plaisir de rendre heureux, de rendre service. C’est toutefois dommage que ces clients royaux éclipsent trop souvent les clients «joyaux».
Bref, si ce petit texte te met vachement en colère, c’est qu’il est probablement temps que tu changes ton attitude envers ceux qui te prodiguent un bon service à la sueur de leur front. Sinon, merci à toi cher client «joyau» d’être courtois, merci de nous encourager, de nous mentionner poliment nos mauvais et nos bons coups. Si ce n’était que de moi, je crois qu’il serait temps de changer «Le client est roi» pour «Le client est roi, mais uniquement dans son royaume».
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