On est (presque) toutes pareilles, les filles. On voit quelque chose qu’on ne connaît pas, qu’on a entendu parlé et qui nous semble intriguant. Mystérieux. Même si certains nous disent de ne pas aller dans ce terrain-là, qu’on en retirera rien de bon, on ne les écoute pas. On n’écoute pas non plus notre voix intérieure qui nous dit que ce n’est pas une bonne idée. À la place, on s’lance. On essaie.
T’es comme ma première cigarette.
La première fois, j’me suis laissée tenter un soir d’été qui faisait trop chaud pour être réellement le soir. J’étais sur une terrasse avec des filles que je connaissais et des garçons que je ne connaissais pas trop. Toi, t’étais là, pis, j’sais pas pourquoi, mais ce soir-là, tu me tentais. Tu allais et venais d’une personne à l’autre. T’es vite venu à ma bouche une fois, puis deux, pis j’ai su que c’était déjà trop tard. Tu m’avais trop tentée pour que je te dise non. J’avais pas envie de te dire non, anyway.
C’est vite devenu sérieux, toi pis moi. Y’avait pas une occasion où on n’était pas ensemble. La plupart de mes amies me demandaient qu’est-ce que je faisais avec toi, qu’est-ce que je te trouvais? De mon point de vue, je ne les comprenais pas. Notre relation était parfaite : on avait nos moments seuls comme ceux entre amis autour d’un verre ou dans les pauses, tu me rendais heureuse du mieux que tu le pouvais pis c’était pas plus compliqué que ça.
C’est ce que je croyais. Jusqu’au jour où j’ai réalisé que tu m’apportais juste des problèmes. C’était un dimanche quand j’ai réalisé ça. Un dimanche matin 7h05 si je me rappelle bien. Tu me coûtais relativement cher, tu me démotivais à me tenir en forme pour rester avec toi, pis tu m’empestais. Pour vrai, ce matin-là est le premier matin où j’ai trouvé que t’empestais. Je te trouvais presque sale.
J’ai eu de la difficulté à me défaire de toi. Y’a eu tous ces soirs, avec un verre de pris de trop, où c’était pas trop long qu’on se retrouvait, toi pis moi. Le désir était là, parfois même insoutenable. Y’avait pourtant pas une fois, après coup, que je ne le regrettais pas. Heureusement, je me suis désintoxiquée de toi, une bonne fois pour toute.
Je t’ai éteint, comme les habitués le font, un pied au sol pour t’écraser en frottant ben fort pour être vraiment certaine qu’il ne reste plus aucune flammèche.
Ciao-bye, homme-cigarette!
Photo : WeHeartIt