J’ai commencé à avoir l’attention des garçons à mon secondaire 4. La raison évidente : On m’a enlevé mes broches la deuxième journée de cette année scolaire là. Puisqu’à cette époque j’étais une jeune adolescente qui commençait à découvrir les plaisirs excessifs, tels que l’alcool, la drogue (soft pis jamais la semaine, là) et danser sur des tables à 2 h du matin, c’est aussi à cette époque que j’ai découvert le plaisir de flirter et surtout le plaisir que j’avais d’embrasser un garçon. J’y ai pris goût, j’vous dirais.
Faut dire que j’ai aussi eu ma part de cœurs brisés pis d’orgueil amoché. Étant une fille super émotive et un peu naïve, j’me suis souvent attachée trop vite ou trop longtemps pis j’ai souvent cru les belles paroles que beeeen des gars sont capables de dire beeeeen vite sans trop y penser. J’ai aussi eu ma part de responsabilités dans les belles paroles. J’en ai dit en masse, je l’avoue.
J’en ai dit en masse. J’en ai vécu en masse. Pis là, j’t’année.
J’t’année de me sentir comme une fille parmi tant d’autres. J’t’année de me sentir comme une belle fille après 4 bières pis 2 shots. J’t’année de dépendre un peu trop du regard de la gent masculine pour me sentir belle et worth it. C’est ridicule, quand on y pense. Ma confiance s’est construite à partir de ce qu’un gars, que je connais depuis 4 heures, pense de moi et s’il a envie ou non de me revoir. Que je le veuille ou non, je passais une ben plus belle soirée quand je « scorais » ou quand je donnais mon numéro de téléphone à un beau brun que j’avais croisé quand le hasard avait bien fait les choses.
Ce jeu-là devient une espèce de cercle vicieux, en plus. Parce que t’as envie de plaire pis t’as envie de te sentir belle, facilement. On va s’le dire, t’sais. Fa’que tu sors avec des amies, tu souris, tu prends d’là bière pas-si-bonne-mais-pas-chère-pantoute pis tu te mets presque à l’aimer, cette bière-là. Tu te dis que côté qualité/prix, y’a rien qui bat ça pis tu te contentes. Tu regardes la fille qui se paie des drinks à 10 piasses des fois pis t’as comprend pas, tu l’envies pas pantoute même.
Pis les années passent pis j’te dirais que la fille aux drinks à 12 piasses (l’inflation, t’sais) devient plus enviable, tout d’un coup. Elle est même devenue ta best chum pis tu te dis qu’à l’air pas mal heureuse, même si à french pas tou’é soirs ou qu’à flirt pas avec trois gars en trois jours.
Fa’que tu fais c’que tu veux, rendue là. Y’en a qui reste dans le même pattern toute leur vie ou que ça leur prend simplement encore une couple d’années de Pabst pour après ça, commencer à changer. Pour moi, le déclic s’est fait pas-pire-récemment.
Ça m’tente pu de plaire à tout l’monde. Pis ça m’tente pas de nécessairement plaire à une seule personne, non plus. Ça me tente de me plaire personnellement, pis que les personnes qui m’entourent me plaisent. À long terme pis toute, là. L’éphémère, j’y ai goûté. J’suis due pour quelque chose de plus soft, là. Quelque chose de moins choquant, de moins « plaster » pis de plus « baume ».
Parce que se sentir vraiment belle à minuit et demi, c’est nice. Ça te fait du bien pis tu reçois des compliments inespérés. Mais se sentir un peu belle en tout temps, j’peux pas te dire à quel point ça t’apporte plus…
Crédit photo : Weheartit