Je me rappelle quand j’étais au primaire et qu’on me parlait d’environnement. Ça avait le même effet que de me raconter l’histoire des amérindiens au Canada, pour la 20e fois. Pourtant, c’est fascinant la culture autochtone. L’environnement aussi. Et curieusement, les deux se rejoignent bien.
Seulement, la façon dont le sujet était traité nous saturait complètement, nous pauvres jeunes d’à peine une dizaine d’années avec les palettes plus grosses que la face pis les moustaches de jus de raisin permanentes. On avait juste hâte d’aller frapper dans nos ballons-poire dans le fond.
Du 17 Octobre jusqu’à aujourd’hui, c’était la semaine québécoise de réduction des déchets. Je t’en parle parce que 10 ans plus tard, ce n’est pas du tout la même attitude que j’adopte. J’ai même un petit kick sur la Terre. J’veux ce qu’il y a de mieux pour elle. Durant cette semaine-là, des défis ont été lancés notamment dans les écoles primaires, par certaines municipalités, ainsi que sur les réseaux sociaux, afin de pousser les gens à poser des gestes concrets pour la réduction des déchets. Des conférences et des activités de conscientisation ont été de la partie tout au long de la semaine. De plus, le E-party, qui a eu lieu au cercle à Québec le 20 octobre dernier, offrait l’entrée gratuite en échange d’un déchet électronique (vieux cellulaire, clé USB, appareil photo désuet, etc.), c’était une belle occasion de fêter en posant un geste digne !
Ça me donne envie de te parler d’environnement tout ça, sauf qu’on dirait que ça ne me tente pas de tenir un discours moraliste sur nos mauvaises habitudes et les dangers de Stephen Harper sur l’environnement (Oh, mais je le pense). Allons-y sous un angle innovateur et ingénieux. On a un potentiel de solutions énorme.
Le zéro déchet au quotidien
À go, on applaudit la famille Johnson, qui vie sans déchet depuis maintenant 5 ans. Pour eux, lasolution n’est pas le recyclage, mais de réviser son mode de vie jusqu’à la base. Cela commence par remplacer tout ce qui est jetable par des outils permanents. Adieu Ziplocs, boîtes de carton, essuie-tout, produits cosmétiques, et tous les autres emballages jetables. On choisit le rangement dans des bocaux et des contenants lavables. On achète en vrac à l’épicerie dans des sacs en tissus. On fabrique soi-même la plupart de ses produits. Bref, on diminue notablement sa consommation en général, pour le mieux, pour focaliser sur le nécessaire. Le minimalisme, quoi.
Le déchetarisme
«La solution à la faim dans le monde se trouve dans les poubelles de New York » (William Warren Oakes). Non, non, ce n’est pas que les sans-abris qui fouillent dans les poubelles. Il y a toute une philosophie derrière cette action, exécutée par souci éthique et écologique plutôt qu’économique, comme cela nous laisserait croire. En effet, le déchétarisme résulte souvent d’un choix politique. En fouillant dans les poubelles de magasins à grande surface, d’épiceries et de restaurants, les glaneurs, comme on les appelle, suggèrent l’absurdité de la société de consommation en refusant autant de gaspillage. Cette pratique n’est pas illégale en soi, même que certains propriétaires le favorisent. Dans d’autres cas, malheureusement, on étalera des produits toxiques dans les bennes pour empoisonner les rôdeurs. Le déchétarisme n’est donc pas sans danger, on doit rester à l’affût et garder son sens critique. Outre le fait que les commerçants jettent trop souvent des produits encore bons à consommer, la raison pour laquelle d’autres produits se retrouvent à la poubelle est justifiée. Une bonne connaissance des produits alimentaires est nécessaire pour en faire le tri.
Les légumes moches
On jette 520 millions de tonnes de légumes chaque année pour une raison ridicule : ils n’ont pas la cote esthétique. Selon l’Organisation des nations unies, un tiers de la production alimentaire produite dans le monde est perdue ou gaspillée . C’est carrément frustrant. Or, après le succès qu’ils ont eu sur les étalages en France, les légumes moches commencent leur apparition dans les supermarchés canadiens. Chez Maxi & Cie, on prône le goût du produit et non son apparence. Pour encourager leur achat, un acheteur de légume moche se verra bénéficier d’une réduction de 30% sur son prix. C’est une solution honorable pour éviter que tous ces bons légumes finissent à la poubelle (ou dans le meilleur des cas, dans les assiettes des fouilleurs de poubelles). Moi, j’ai absolument rien contre les poivrons un peu tout croches pis les patates aux points de rousseurs. Je les trouve attachants ! J’ai give up sur le fait de trouver la tomate parfaite dans le bac, surtout quand je sais qu’elle va finir broyée dans mon chili.
Finalement, sur une note un peu plus artistique, je te dévoile une œuvre du brésilien Jorge Furtado qui traite brillamment du fléau du consumérisme. L’île aux fleurs, voilà un court-métrage qui m’a profondément marqué. Tu vas aimer ça !
Crédit photo: enboutdetable.blogspot.ca