Un ACV, 3 opérations au cervelet, une grave méningite bactérienne. J’imagine que c’est ce qu’on lit dans mon dossier médical de jeune fille de 19 ans lorsqu’on l’ouvre. Je suis née avec une malformation des vaisseaux sanguins dans le cervelet. Un amas de capillaires qui sont entremêlés pis ouf… il ne faut pas que ça saigne cette affaire-là!
«Tu vas sortir grandie de tout ce mauvais rêve.»
J’aimerais donc ça! Mais ce matin, assise dans mon lit avec mon café, je réfléchis et je ne vois vraiment pas en quoi ça m’a aidé à grandir. Ça ne m’a pas rendue plus mature ou responsable, ça ne m’a pas fait voir la vie différemment. Je suis la même personne que j’étais.
« Tu es la fille la plus courageuse que je connaisse, tu es passé à travers. »
Combien de fois ai-je entendu cette phrase? Le truc est que je ne suis pas plus courageuse que toi, belle fille en santé. J’ai juste été obligée de me battre. Ce n’était pas un choix comme celui d’aller escalader l’Everest. Soit je me battais et j’acceptais de me faire jouer dans la tête, soit je mourrais. Ce n’est pas du courage, c’est de l’acceptation.
Mais reste que ce n’est pas ma maladie qui décide de qui je suis. Ce n’est pas ce que tu as vécu qui dicte où ira ta vie. Tu décides de surmonter ce qui t’arrive de la façon dont tu as envie.
Il y a environ un an jour pour jour, j’ai appris que j’étais guérie pour toujours.
Oui, je suis reconnaissante du travail des docteurs et du choix de mon corps de se battre jusqu’au bout. Au final, j’ai accepté de vivre ce que la vie m’a envoyé. Parce que des fois, ce ne sont pas des choix, mais des obligations. N’oublie pas que tu as quand même le contrôle sur comment tu vas affronter ces épreuves-là.
Photo : WeHeartIt