Laissez-moi ne pas vous parler d’amour. Ou devrais-je dire, de différence, voire d’indifférence ? Outre les écarts de langage, de culture ou de nourriture qu’il existe entre la France et le Québec, il y en a une qui sort du lot depuis le début de mon voyage. Le rapport de séduction.
J’aime ce qui est beau, les belles histoires et le flirt à la française. Ici, je me sens dépourvue de tout charme et de toute intelligence. Car les garçons, ô combien ils sont nombreux, sont vraiment étranges. J’ai compris une chose : deux choix semblent s’offrir à nous, nous la gente féminine. La relation de couple ou le one night stand. Le sexfriend semble ne pas exister, encore moins le rapport de séduction longue durée.
On se lance à corps perdu dans une histoire, ou bien on accepte de se faire avoir et on déguerpi le matin en ramassant notre petite culotte pendue au rideau. C’est tout ou rien. On ne peut pas prendre le temps d’en savoir davantage, de voir si cette personne nous plaît vraiment, de savoir si on a envie de la revoir par la suite. Notre corps l’a décidé à notre place ; ce qui est fait est fait. C’est comme si c’était la saison de la chasse et que les agneaux étaient en fuite. Des projets ne durent parfois qu’une seule nuit, et tant pis si nous y prenons goût.
Le fait est que les garçons sont COMPLIQUÉS. La facilité ne semble pas leur convenir, ils s’imaginent des tas de choses et se soucient de futilités. Ce sont eux qui ne savent pas ce qu’ils veulent. Apparemment, leur technique consiste à ne montrer aucun intérêt à la fille qui leur plaît. Car, écrire le message c’est apparemment mettre de côté sa dignité et il est tellement plus facile d’ignorer. Amis Québécois, réveillez-vous ! Une fille on doit la gâter, lui montrer qu’on la veut, lui dire qu’elle est belle, la faire rire, la faire rêver, la remettre à sa place de temps à autre et surtout la respecter.
Par moment, je regrette toutes ces nuits innocentes et sans contraintes passées dans des draps chaleureux, ces cafés pris le long des quais avec des regards enjôleurs, ces soirées si libérées où aucune question n’avait à être posée. La séduction s’opère dès le début, on joue à un jeu, celui de l’interdit; c’est excitant, on est censées perdre la tête, avoir des pétillements dans le ventre et des éclats dans les yeux.
Ici nous jouons seules, face à cette créature impitoyable et pourtant si fascinante qu’est l’être masculin. Alors, je pense qu’il faut juste apprendre à être bien toute seule, à s’aimer pour ce que l’on a et ce que l’on est, et attendre. Oublier la lâcheté de certains instants et la paresse d’autres moments. Car nous sommes toutes incroyables, et ça ils ne le savent simplement pas.
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