Chaque année, cet événement revient presque toujours au même moment. Un peu après l’Halloween, sa présence se fait ressentir et je parle ici, bien sûr, de la première neige.
Je me souviens quand on était enfant, on se précipitait dehors, avec notre petit manteau et nos gants pour apprécier les flocons. On sortait avec tous nos amis pour se lancer les premières boules de neige. On avait froid, mais on n’en avait rien à faire, tellement on était heureux. C’était un décor féérique et cette première neige nous donnait l’occasion de penser que Noël arriverait sous peu.
En me levant un matin, j’ai vu, par la fenêtre de mon appartement, que ce moment était déjà arrivé. J’aurais voulu ressentir l’excitation qui avait empli mon cœur auparavant. J’ai vraiment essayé d’éprouver cette joie enfantine d’il n’y a pas si longtemps. N’ayant pu retrouver ce sentiment, je me suis résignée à contempler le paysage blanchi qui s’offrait à moi. Certes, j’ai pu l’apprécier, mais il me manquait quelque chose. C’était joli, mais sans plus; les sapins enneigés, le gazon recouvert de blanc et les toits des maisons saupoudrés de neige, rien de tout ça ne me faisait sentir comme avant. J’en suis venue à la conclusion qu’en vieillissant, j’avais perdu peu à peu le sens de la magie.
Quand on y pense, c’est bien normal. À 17 ans de quoi aurais-je l’air si je m’émerveillais encore devant tout et n’importe quoi, comme une enfant? Ce serait étrange, non? Et c’est triste, tout de même. Comment on arrive à ne plus pouvoir s’émerveiller devant les petites choses toutes simples qui sont là, au quotidien, pour nous faire sourire? J’y ai réfléchi un peu. Je crois que, par la force de l’habitude, les gens ont tendance à ne plus voir les choses comme elles le sont vraiment, c’est-à-dire uniques et merveilleuses.
Mais serait-se possible de combattre cette tendance? Oui, j’en suis certaine. Comment? Le but n’est pas de redevenir enfant. Il s’agit plutôt de prendre conscience de toutes ces belles choses, ces beaux moments et ces belles occasions qui nous entourent. Je crois que c’est la clé de la magie. Évidemment, certains d’entre nous sont prédisposés à avoir cette lueur de féérie en eux. Pour d’autres, comme moi, c’est un travail de tous les jours. C’est en prenant conscience des petites choses qu’on vient à les apprécier et en appréciant les petites choses, la vie ne peut être que plus belle. Grosse réflexion pour quelques flocons de neige, n’est-ce pas?
Photo : Onestousdesartistes.tv