C’est une aventurière. Elle vit de paye en paye et ne sait jamais vraiment ce que lui réserve le lendemain. Elle ne l’a pas toujours facile. Ce qu’elle a, elle ne le doit à personne d’autre qu’à elle-même. C’est sûr, que des fois elle a peur de ne pas pouvoir payer ses bills à temps. Mais ce problème-là et les autres, elle y songe le vendredi soir. Une coupe à la fois.
Les gens qui travaillent toute la semaine vont généralement relaxer le vendredi, mais pas elle. Elle texte ses amies et en une heure, toute la soirée est organisée. Et le vin est acheté.
Elle ne parle jamais de comment elle se sent. C’est tough sa vie, mais lorsqu’elle essaie de leur en parler, ses amies l’écoutent à peine. Alors elle songe à ses problèmes et à de possibles solutions, avec sa coupe de rosée.
La première coupe est plus légère. Elle pense aux factures. Sera-t-elle capable de tout payer?
La deuxième coupe est plus remplie que la première. Les pensées sont plus importantes aussi. «Faudrait que j’arrête de dépenser pour des niaiseries… Je ne pourrai pas m’acheter de nouveaux pneus d’hiver si je n’ai pas un minimum de fond!»
La troisième coupe se fait bien sentir, les sentiments aussi. «Et si je le vois ce soir, je fais quoi? Je lui dis qu’il est encore si important à mes yeux?»
La quatrième c’est elle qui fait pogner le party entre toi et tes amies. Vous êtes la plupart fin prêtes pour aller sur la piste de danse et montrer de quoi vous êtes capables. Mais vous ne partez pas tout de suite pour le bar. Le processus de préparation n’est pas fini pour certaines. Une est encore sur ses cheveux ou une autre sur son maquillage. Donc vous avez le temps de prendre une cinquième coupe.
La cinquième était peut-être de trop parce que tu n’es même pas rendue au bar que tu fais une première folie. T’as fini par l’appeler. Lui. Évidemment, il n’a pas répondu donc t’as laissé un message sur sa boîte vocale. «Hey salut, c’est moi. J’voulais juste te dire que… Je sais pas trop là… tu me manques. Je ne comprends pas pourquoi tu n’es pas là. J’voudrais tant que tu sois là pour moi. J’espère te voir ce soir. »
Elle et ses coupes de vin. Elle et ses pensées. Elle et sa p’tite vie. Malheureusement ce n’est pas ses amies qui sont là pour elle, pour la faire décompresser et penser, c’est son vendredi soir et son rosée. Le reste de sa fin de semaine, elle retourne entre les barrières qu’elle a dressées autour d’elle pour ne pas trop penser et ne pas avoir de peine. Et c’est comme ça, chaque semaine.
Fille, sérieux, ne lâche pas. Et si jamais un jour tu perds confiance, ai confiance en moi. Parce que je ne doute aucunement de ton avenir. Je sais qu’un jour tes vendredis soir tu les passeras à faire autre chose que de vivre une coupe à la fois.
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