Cette année, j’ai eu 18 ans. J’ai pu voter, faire mon premier don de sang et sortir dans les bars en étant vraiment fière de me faire carter (fierté qui s’est très rapidement estompée dans mon cas). Mais surtout, je suis devenue « adulte ». Et j’ai un peu eu l’impression de me faire rentrer dedans par un dix-huit roues.
J’exagère, mais le point est celui-ci : je me suis sentie tout sauf prête.
J’aurais aimé être déjà plus « adulte ». Plus fière de ce que je devenais, plus, plus, plus. Alors, en grande folle, j’ai décidé de monter le volume de ma vie (pas que j’ai commencé à toujours crier, au sens figuré je veux dire).
Activités scolaires, sorties sociales, implication un peu partout, j’ai décidé de tout faire, en même temps, d’un coup. Mais pour une fille qui n’a jamais rien eu d’autre à penser qu’à ses « études » et ses chums de filles, c’est un gros changement. Et puis, avec les responsabilités qui s’accumulent, les travaux commencés beaucoup trop tard et les relations qui demandent du temps elles aussi, 24 heures dans une journée ce n’était plus assez.
Pendant un moment, je me suis sentie invincible et j’ai frappé un mur, parce que je ne sais pas vraiment voler (pis aussi j’ai le vertige). Bref, j’ai voulu être adulte, j’ai aussi voulu en faire trop.
C’est que je pensais qu’être adulte c’était de faire des choses d’adultes. Avoir mille responsabilités, être constamment orienté vers son futur et surtout n’avoir aucun temps pour soi. Ben non (heureusement).
Être adulte c’est être capable de s’écouter et de se comprendre. C’est de se dire à nous-mêmes les vraies choses, même si on n’a pas toujours le goût de les entendre. C’est dire oui, c’est aussi dire non. C’est connaitre ses limites, mais les tester de temps en temps et être surpris du résultat. C’est vouloir apprendre à être une personne encore plus nice que celle que tu étais hier.
Je ne pense pas être devenue une adulte cette année. J’aime encore les films de superhéros, j’ai tout le temps besoin que le volume soit à un nombre pair et j’hais ça le champagne parce que je trouve que ça pétille trop. Mais la personne que je suis aujourd’hui n’est plus comparable à celle que j’étais à 17 ans.
Alors à toi qui fonces tout droit vers la majorité, qui a le sentiment d’aller trop vite et de manquer plein de choses, mais aussi l’impression de pédaler dans le vide. Prends ton temps, essaie de nouvelles choses et fais ce que tu aimes. Et je te souhaite parmi les réussites (et les débarques aussi) de devenir un peu plus l’adulte (ou pas) que tu souhaites être.
Photo : We Heart It