Prendre son pouls, alors que mon cœur battait déjà au rythme de la musique. Écouter la voix du chanteur, mais l’entendre réagir. Regarder le spectacle, mais l’observer, elle. Celle à la base de l’industrie musicale, celle qui aime et achète, celle qui se captive et se déplace. J’ai assisté au concert de Vance Joy au Métropolis, le samedi 30 janvier, mais c’est la foule qui m’a donné le show.
Elle se tenait là bien avant que le spectacle ne s’orchestre. Elle était arrivée deux heures d’avance pour s’assurer une proximité optimale avec son idole. Elle arborait tantôt des pancartes, tantôt des chandails à l’effigie du chanteur australien, mais elle esquissait toujours un sourire.
Parfois en couple, sur son trente-et-un (phénomène de la date parfaite oblige), parfois avec ses amis, mais toujours bien mise, prête pour de futurs snapchat.
Elle a d’abord été ravie de la performance de la première partie, Reuben & the Dark. Elle qui applaudissait dès les premiers accords du groupe s’est laissée bercer par la chanson Rolling Stone.
Puis, elle éleva les pancartes brusquement. Elle s’anima rapidement, produisant de plus en plus de chaleur : l’arrivée de Vance Joy et de ses musiciens s’imposa comme une véritable décharge électrique. Mess is mine, fut le coup d’envoi : sur ses lèvres, je lisais les paroles, et dans ses yeux, devinais son bonheur.
Elle avait les mains jointes sur le cœur lors du couplet de From Afar. Cette douce mélodie l’a même permis d’embrasser son être cher ou de serrer fort ses amis…
Lorsque Vance Joy a troqué sa guitare pour son ukulélé, laissant présager la représentation du single Riptide, elle a crié. Elle a chanté en chœur le refrain lorsque le chanteur lui a brandi le micro.
Mon regard ne l’a pas lâchée, parce qu’elle était belle. Elle était pleine de vie et d’amour, elle se livrait corps et âme à un artiste qui le mérite entièrement et elle se faisait entendre d’une façon si chaleureuse. Elle m’a fait prendre conscience du pouvoir rassembleur de la musique et de ses bienfaits. La foule m’a conquise, samedi dernier. Et j’attends avec impatience notre prochain rendez-vous.
Photo : Laurie Trottier