J’croyais que ce serait différent. J’croyais qu’il y aurait un petit malaise pas tant le fun. J’croyais qu’on taperait du pied pour cacher le silence. J’croyais qu’on s’éviterait du regard pis qu’on dirait un peu trop souvent «euh… ».
Mais je croyais pas comme du monde. Je croyais tout croche, j’pense que j’avais peur que tu m’aies oubliée pis remplacée par une autre. Mais on s’est retrouvées, pis c’était pareil comme avant.
Le câlin pour se dire bonjour était peut-être un peu plus long, un peu plus fort. On en avait besoin, j’pense. On s’était ennuyées, pas vrai ? En tout cas, moi, je m’étais ennuyée. Ennuyée de nos fous rires, ennuyée de nos conneries, ennuyée de nos soirées à parler pour vrai, ennuyée de toi.
J’pense que je te le dis pas assez souvent que je m’ennuie quand je suis loin. Que je regarde nos photos un peu trop souvent pis que je souris toute seule quand je me rappelle tout ce qu’on a fait. Que j’espère qu’on sera encore dans la vie l’une de l’autre pendant des années.
J’suis contente de t’avoir, t’sais? On n’se parle plus tous les jours, on n’habite plus à côté, on n’va plus à l’école ensemble. Mais je sais que je pourrai toujours compter sur toi. Je sais que tu vas être là la prochaine fois que mon p’tit cœur va pogner une débarque pis j’espère que tu sais que je vais être là pour te faire décompresser après ton prochain examen de math. Je n’suis plus proche, mais j’suis toujours là.
Au fond, c’est peut-être mieux comme ça. On a passé l’étape de bitcher le monde qu’on n’aimait pas. Quand on parle, maintenant, on parle pour vrai. On parle de la vie, de ce qu’on fait, de ce qu’on feel. On échange des idées, on n’parle plus pour rien dire (ok, ça arrive encore une fois de temps en temps, mais ça prend un peu de ça aussi).
Bientôt, on va se retrouver pour une dernière fois avant un long moment. J’voudrai pu te lâcher, j’le sais. Mais il va falloir. J’te le dirai pas, mais j’t’aime fort. Loin des yeux, loin du cœur… Mais toi, ma meilleure amie, t’es toujours avec moi.
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