Enveloppez-moi de papier bulle, mettez-moi dans une boîte et expédiez-moi en Sibérie. Noël est passé, ça fait que vous n’avez même pas besoin de mettre du papier d’emballage : belle économie de temps et de monnaie de fond de tiroir. Je suis sérieuse : expédiez-moi en Sibérie.
Je suis sauvage à temps hyper-partiel. NON, il n’est pas question des spm ici : rien à voir pantoute. Moi je parle des rares moments où je viens à bout de toute, toute, TOUTE. Quand même la musique devient du bruit, que le chocolat n’a plus le pouvoir de te faire du bien et qu’un bébé chat n’arrive même pas à te réconforter. Quand tout ce que tu veux c’est n’être avec e-rien et personne, dans un environnement sans bruit. C’est tellement là que je me ferais expédier seule en Sibérie. Je serais peut-être prête à laisser un chat m’accompagner. Mais juste s’il est muet.
En repensant à ma destination, je me suis trouvée un peu conne : pourquoi tu n’irais pas sur une île déserte paradisiaque à la place? En continuant à mijoter l’idée, je l’ai rejetée.
La première affaire que Google juge bon de mentionner quand tu tapes « Sibérie » dans la barre de recherche, c’est ça : « une immense région d’une surface de 13,1 millions de km² très peu peuplée ». Les chances de croiser un humain sont minces, ce qui est excellent. Les chances de juste croiser un être vivant qui peut produire un son quelconque sont réduites à 0,9 %, pis encore là, je me trouve généreuse.
Se rendre sur une île déserte, c’est un pensez-y-bien si tu es dans une période semi-sauvage. C’est que tous ceux qui ont aimé la page Facebook Aime si toi aussi, tu voudrais te retrouver sur une île déserte quand ils étaient au secondaire pourraient rappliquer. Sans compter que les mouettes qui n’ont pas de McDo à se mettre dans le bec ont un cri encore plus gossant que celles qui vivent en bord de mer. (Statistique Canada ne l’a pas prouvé, mais ça s’en vient, je le sens).
Si tu veux VRAIMENT être isolé de tout et vivre dans la sérénité, c’est clairement vers la Sibérie qu’il faut pencher. Le froid te dérange? Pas de trouble, tu mets le chauffage, tu te fais du café et/ou du thé. La tentation de mettre le nez dehors est inexistante. Dans le sud, tu peux mettre l’air climatisé mais ce n’est jamais aussi confortable et réconfortant qu’une température de chalet. Dans le sud, tu te sens mal de rester en dedans à ne rien faire parce que tu vois le gros soleil dehors. La culpabilité, t’as pas besoin de ça dans ta vie. Ça fait que tu sors, mais tu dois te préoccuper de mettre de la crème solaire, de bien t’hydrater et de te virer sur le ventre pour bronzer égal. Le bruit des vagues peut être un peu apaisant, mais à part ça…
Je me verrais bien faire une retraite fermée en Sibérie quelques jours. Des livres, du café et du thé, du linge mou et des couvertures à profusion. Pas de voisins à l’étage du dessus qui marchent tellement du talon qu’ils sont comparables à un troupeau d’éléphants. Pas de coloc qui ronfle tellement fort que tu ne t’entends même pas penser même si trois murs de brique vous séparent. Exit l’effervescence du trop-plein de monde au travail. Tout ce qui te reste, c’est le silence.
Je suis sauvage à temps hyper-partiel : traitez-moi de folle, je m’en fou. Si vous le faites, vous payez mon shipping en Sibérie et mon chalet.
Photo : WeHeartIt