Si vous pouviez sauver huit vies. On croirait un titre de film hollywoodien où l’acteur principal incarne un superhéros. On ne parle pas ici de film hollywoodien, mais cet acteur, il existe bel et bien : c’est vous. En faisant don de vos organes et tissus après votre décès, vous pourriez sauver huit vies.
En cette semaine du don d’organes et de tissus, une campagne est en cours pour sensibiliser la population à l’importance du don d’organe. Les donneurs, une fois qu’ils ont quitté cette terre, peuvent faire un dernier don significatif : celui de la vie. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, un don de vie. Quelqu’un peut, à lui seul, sauver huit vies et aider 20 personnes en attente d’une greffe grâce à un simple trait de crayon.
À la date du 31 décembre 2015, 856 Québécois de tous âges attendaient une transplantation. Si on ne se fie qu’aux chiffres, il faudrait donc à peine plus de 100 donneurs pour répondre à la demande. Hélas, la réalité est bien plus complexe. Tout d’abord, il faut que la mort neurologique d’un donneur soit déclarée. Le diagnostic de décès neurologique tombe lorsque le cerveau ne fonctionne définitivement plus. Ensuite, il faut que le donneur soit compatible avec ceux qui bénéficieront de ses organes. Ainsi, la taille des organes, leur poids et la compatibilité des groupes sanguins sont des facteurs qui peuvent influencer un don. Finalement, une transplantation représente une course contre la montre : certains organes tels le cœur ou les poumons doivent être greffés dans les six heures suivant le décès du donneur.
Lorsqu’il s’agit de dons d’organe, les esprits peuvent s’échauffer très rapidement. D’un côté, les inconditionnels militants du don d’organes, qui y voient une preuve d’altruisme immense et une dernière chance de faire le bien autour d’eux. De l’autre, les plus réticents qui, pour diverses raisons, refusent de faire don de leurs organes et tissus. Sous le couvert de l’anonymat, certaines personnes ont accepté d’expliquer les raisons pour lesquelles elles n’ont pas signé leur carte d’assurance maladie.
Elle a 17 ans et c’est parce que sa mère refuse qu’elle ne soit pas enterrée entière qu’elle n’a pas signé pour faire don de ses organes. Lorsqu’elle aura 18 ans, elle s’emparera d’un crayon et il lui fera plaisir de signer sa carte d’assurance maladie. Elle déplore toutefois le fait que certains l’aient déjà traitée de « sans-cœur égoïste » suite à des choix qui, somme toute, sont personnels.
Si, au paradis, nous avions besoin de tous nos morceaux? C’est la question qu’un grand-père a posée à sa petite-fille. « Ce n’est pas bête » s’est-elle dit. Et puis, il n’est jamais trop tard pour la signer, cette carte! souligne-t-elle.
Pourquoi n’a-t-il pas signé sa carte d’assurance maladie? « On ne me l’a jamais demandé et j’ignore les procédures » répond-il simplement. Trop souvent, le manque d’informations est un obstacle pour ceux qui désireraient faire don de la vie après leur décès, d’où l’importance de la Semaine du don d’organes et de tissus. C’est l’occasion d’informer la population sur les différents types de dons, car bien que seul le don d’organes après le décès ait été abordé dans cet article, il est également possible de faire un don vivant, notamment de rein ou de foie.
Au Québec, il existe trois façons de faire savoir son consentement au don d’organes et de tissus.
- La signature de l’autocollant figurant au dos de la carte d’assurance maladie.
- L’inscription au registre des consentements au don d’organes et de tissus de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
- L’inscription au Registre des consentements au don d’organes et de tissus de la Chambre des notaires du Québec.
Pour plus d’information concernant le consentement au don d’organes, vous pouvez consulter le www.signezdon.gouv.qc.ca.