Au début, je trouvais qu’aller au fameux bar de danseuses de Jonquière le «JR» serait une expérience cocasse. Que ça serait divertissant. Je n’y avais pas vraiment pensé, tsey. Jusqu’à-ce que je réalise que l’industrie de la danse sexuelle n’a rien de comique du tout et que c’est révoltant sans bon sens.
On l’oublie parfois, mais c’est un domaine qui est très présent encore dans le monde. C’est peut-être parce que c’est caché ou parce qu’au Saguenay, y’en a pas à tous les coins de rue, mais je ne comprends pas pourquoi encore en 2016, c’est aussi populaire et qu’autant de femmes s’y contraignent. Plusieurs réactions se mélangent en moi en y pensant, du dégoût envers les clients jusqu’à la pitié et à l’incompréhension du motif pour les danseuses. Sincèrement, je ne sais pas combien de fois j’ai pensé au mot «dégradant», pendant la soirée. J’ai compilé les aspects qui m’ont le plus dérangée, lors de ma visite au bar le JR :
Beauté, souris, un peu.
On les voit danser, une après l’autre, avec l’indifférence étampé dans face. Elles sortent de «scène», cherchent désespérément un client dans le bar qui aimerait bien payer pour un p’tit 15 minutes en leur compagnie. Jamais une lueur de plaisir ne s’y échappe. Comment peuvent-elles continuer tous les jours dans ce manque de joie de vivre?
Petite, grande, avec ou sans sein.
Après avoir vu «l’éventail» des danseuses, on peut voir qu’il y en a pour tous les goûts. J’ai détesté avoir l’impression que ces hommes magasinaient les femmes, comme s’ils feuilletaient un catalogue. «J’vais te prendre le modèle dans le blanc, taille médium!»
Une p’tite danse? 20$, s’il vous plait.
J’ai eu bien de la misère à concevoir qu’un «prix» pour ces choses-là pouvait être préétabli, et surtout aussi bas. C’est tu vraiment ce que vaut une femme, 20$? Techniquement, une femme ne devrait en aucun cas avoir un prix étiqueté. Même 800 000$ serait un montant inacceptable, sans aucun doute.
Regarde de loin mon homme, avec une bonne bière.
Pendant que ces femmes les «tease» tranquillement pas vite, en enlevant progressivement leurs petites tenues, jusqu’à en devenir complètement nues, j’étais répugnée de voir ces hommes, leur portefeuille pas trop loin, à juste les regarder comme si c’était normal. Je ne comprends pas comment ils font pour vivre avec sur la conscience qu’à cause d’eux, ce commerce fonctionne toujours, que des milliers de femmes se rabaissent à leurs fantasmes. On s’entend, si les hommes se mobilisaient tous ensembles et qu’ils ne mettaient plus les pieds dans ces endroits, l’industrie ferait faillite pour de bon. C’est parce que c’est populaire que ça existe encore. Il y a une loi en économie qui dit : pas de demande, pas d’offre!
«Come on» les gars, on essaie de rendre les femmes complètement égales aux hommes depuis plusieurs années, trouvez-vous d’autres moyens de vous satisfaire, à go.
Genre, GO. MAINTENANT.