À voir la file qui s’étire à l’entrée de la salle François-Brassard en ce mercredi 7 décembre, soir de fin de session, on se dit que la réputation du gala En vert et contre tous n’est plus à faire. En franchissant les portes, on nous remet le programme : douze catégories mettant en concurrence vingt-quatre – ou plutôt vingt et un – courts-métrages réalisés par les étudiants de première année en production et postproduction télévisuelles.
Le président d’honneur, Luc Côté, de Radio-Canada, ouvre la soirée par un discours sur l’avenir des jeunes cinéastes. Les deux animateurs présentent ensuite le gala et les paramètres de la compétition. La soirée sera divisée en douze rounds; chacun mettant en compétition deux courts-métrages devant respecter un style cinématographique donné. À la fin de chaque round, un vainqueur est désigné par un jury présent dans la salle. Cependant, à trois reprises, on assiste à une catégorie pour laquelle seul un court-métrage est présenté, sans plus d’explications sur l’œuvre manquante.
Le point sur la censure
Comme nous avons pu le constater, trois des courts-métrages produits par les élèves n’ont pas été projetés à En vert et contre tous. Ils ne répondaient pas aux critères du cours relié au projet, «Organisation du travail en équipe». Cette décision a fait polémique lors de la semaine précédant le gala, et de nombreux messages dénonçant la censure sont apparus sur la page Facebook de l’évènement.
Nous avons contacté Denis Harvey, l’un des professeurs responsables du projet, pour en savoir davantage. Il nous a expliqué que les courts-métrages étaient d’entrée de jeu encadrés par un mandat très clair, interdisant les sacres, la violence, la vulgarité, la sexualité, la nudité et la drogue et stipulant que le but du projet était de réaliser une œuvre pédagogique, contenant la théorie du cours et destinée à un client.
Selon le professeur, les équipes concernées ont été averties à plusieurs reprises de l’impertinence de leur contenu; ce n’était donc que justice par rapport aux élèves ayant respecté les critères que de les discréditer. « À mon point de vue personnel, tout artiste peut créer ce qu’il veut et le médiatiser où il le veut. Toutefois, lorsqu’il répond à une commande d’un client, ce client doit également avoir la liberté d’évaluer sa capacité et son désir d’acheter ou non. », conclut Mr. Harvey.