C’est en 1978 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît l’alcoolisme comme une maladie. Ça ne fait pas si longtemps que ça non? L’OMS le définit comme un trouble mental et comportemental lié à la consommation fréquente d’alcool. Souvent, l’alcoolisme est accompagné d’une dépendance physique, psychique ainsi qu’une tolérance qui peut se définir comme un besoin d’augmenter la dose consommée pour obtenir le même effet. Aujourd’hui, la population est sensibilisée à ce problème. C’est une maladie.
La consommation excessive de cannabis, ou la dépendance au cannabis n’est pas considérée comme étant une maladie. Pourtant, combien de personnes fument chaque jour? Combien prennent une « p’tite puff » avant les cours ou le boulot? Combien consomment avant d’aller dormir? Combien ont essayé d’arrêter mais n’en sont pas capables?
La « p’tite puff » donne un effet instantané, ou dans un langage plus commun, un « buzz » instantané. L’alcool ne donne pas d’effet à la première gorgée. Elle doit être consommée abusivement et souvent, c’est le cas.
9% des consommateurs de cannabis en deviendront dépendant (Agence Science Presse, 2017). Les plus à risque sont ceux qui en fument régulièrement et en grandes quantités. Chez les adolescents, c’est 1 consommateur sur 6 (19%) qui développera un trouble à cette substance selon des données du Gouvernement du Québec. Les adolescents sont des jeunes entre 10 et 19 ans et selon certains, entre 10 et 25 ans. Ça fait beaucoup de personnes. Selon l’Institut nationale de santé publique du Québec, les deux tranches d’âge qui sont à la tête des études sur la consommation de cannabis sont les 20 à 24 ans (30%) et les 15 à 19 ans (20,6%).
Les chiffres de l’Agence Science Presse, en 2017, révèlent que 15% des consommateurs d’alcool sont à risques de développer une dépendance. L’alcool est la substance la plus consommée par les Canadiens avec une bonne longueur d’avance. 19% de la population canadienne âgée de 12 ans et plus ont déclaré des consommations d’alcool abusives. En 2015, chez les 15-24 ans, 71,8% d’entre eux ont consommé de l’alcool au cours de l’année tandis que 25,5% ont consommé du cannabis.
La consommation d’alcool abusive est plus à risque de développer une dépendance que la consommation de cannabis. Les chiffres sont là pour le prouver. Pourtant, bons nombres de gens consomment du cannabis à chaque jour et ne peuvent s’en empêcher. Les chiffrent ne sont-ils pas plus élevés puisque la dépendance au cannabis n’est pas considérée comme une maladie?
Est-ce que, tout comme l’alcool, la consommation excessive de cannabis sera reconnue comme une dépendance, voir même une maladie?
On connait les AA, mais est-ce que les consommateurs de cannabis anonymes verront le jour?
Une chose est certaine, que l’on soit pour ou contre la légalisation du cannabis, il est dans l’intérêt de tous et toutes d’en connaître les enjeux et les effets sur la société de demain.