La 16eédition du Gala De l’Âme à l’Écran (DAE) s’est déroulée samedi soir au Cégep de Jonquière, mettant à l’honneur les courts-métrages de jeunes provenant des cégeps de l’ensemble de la province. Incursion dans cet événement cinéphile haut en couleur, et rencontres avec le porte-parole ainsi que les membres du jury.
« 90% des gens ont commencé par un court-métrage. C’est une façon de proposer quelque chose qui nécessite moins de budgets, une façon de passer au long métrage. Tu peux expérimenter et avoir du vrai fun cinématographique avec un court-métrage », a déclaré le porte-parole de l’événement, Jean-Carl Boucher.
En effet, le Gala DAE a mis en valeur une vingtaine de courts-métrages de la relève québécoise dans les catégories fiction, expérimental, animation et documentaire. Les différentes œuvres ont été analysées par un jury constitué du directeur photo Benoit Jones-Vallée, de la cinéaste documentariste Mélanie Carrier et du comédien Simon Pigeon. Différents prix ont été accordés aux créations s’étant le plus démarquées. Mathieu Germain, du Cégep de Rivière-du-Loup, a remporté le prix du meilleur court-métrage pour sa réalisation documentaire Traces d’Hiver.
Les membres du jury, de gauche à droite : Benoit Jones-Vallée, Simon Pigeon et Mélanie Carrier.
La compétition se déroulait dans le cadre du Festival international du court-métrage au Saguenay, REGARD. Cet événement, tenu du 14 au 17 mars, a offert aux festivaliers de visionner des courts-métrages professionnels d’ici et d’ailleurs, en plus de proposer différentes activités.
Les œuvres présentées dans le cadre du concours de DAE ont permis aux spectateurs de s’immiscer dans le regard des jeunes sur leur société. Jean-Carl Boucher affirme que « les générations précédentes disent souvent que notre génération est un peu perdue, ne sait pas trop où se placer. J’ai l’impression que c’est une illusion, parce qu’on sait vraiment où on s’en va : tu le sens dans les œuvres. »
Mélanie Carrier considère d’ailleurs que « dans la jeunesse il n’y a pas encore de carcan, de réflexe d’institution où tu veux plaire à ci, plaire à ça : tu fais ce que t’as à faire, tu dis ce que t’as à dire. », une caractéristique qui a teinté les courts-métrages de la soirée. Elle croit intéressant de découvrir les thèmes qui touchent les jeunes.
Le genre du court-métrage a le pouvoir de raconter des histoires qu’il ne serait pas possible de divulguer à l’aide d’un autre médium, selon Simon Pigeon. Il considère que la réalisation de ce type de film est beaucoup plus accessible aujourd’hui, ce qui donne la chance à tout le monde de tenter le coup. « Maintenant, tu peux quasiment faire un film avec un iPhone, puis ça peut être beau! » renchérit le comédien.
Benoit Jones-Vallée croit que « tout change dans l’industrie en ce moment. Les modèles qui existaient n’existeront plus dans cinq ans », la nouvelle génération apportant un renouveau à l’industrie cinématographique.
Ainsi, les juges se sont davantage penchés sur le message livré par les courts-métrages des candidats que l’aspect technique de leur réalisation, comme l’exprime M. Jones-Vallée : « L’histoire, j’ai l’impression que c’est la base de tout. Le message, l’intention : moi, c’est ce que je regardais. Ce n’est pas l’exécution par rapport à la lumière, ou par rapport à la qualité de la caméra. C’est plus : do I care? Est-ce que ça m’a touché? Est-ce que ça a été fait avec raffinement? »
Le Gala de l’Âme à l’Écran a ainsi permis de promouvoir le médium à part entière qu’est le court métrage et d’illustrer le talent des jeunes, car comme l’affirme Jean-Carl Boucher :
Ça a toujours été les jeunes, depuis le début du cinéma. C’est toujours les jeunes qui apportent un nouveau point de vue, avec ce qui est unique à chaque génération. C’est une sensibilité qu’ils apportent, une nouvelle façon d’émouvoir.
Il ne reste plus qu’à tourner le regard vers l’industrie cinématographique de demain, et à attendre la 17e édition du gala!
Crédits photos : page Facebook de Benoit Jones-Vallée, Krysalide Diffusion et page Facebook de Mélanie Carrier.