Je me suis retrouvée un soir, juste comme ça, à marcher seule la nuit dans les rues de ma ville. Ma musique créant un écho dans ma tête, j’observais les gens du bar sortir aux petites heures du matin. La plupart étaient ivres, plusieurs semblaient cacher une profonde tristesse sous leur sourire. Il y avait notamment cette femme et son mari. Le mari criait des insultes à sa femme avant de l’empoigner par le bras.
« C’est important d’être entouré, mais à quel prix ? » me suis-je posé la question.
La solitude, c’est un challenge pour plusieurs, un moment de bien-être pour d’autres. Ce qui est certain, c’est qu’être seul est mal vu dans notre société. La solitude a une connotation négative : elle est associée à quelque chose d’angoissant qu’on redoute tous sans trop savoir pourquoi. Mais, en ce sens, je peux comprendre qu’être seul, il s’agit aussi d’être confronté à soi. Et c’est effrayant d’affronter ses démons intérieurs.
Après des années de travail, je suis arrivée à un stade de ma vie où je commence enfin à me connaitre. Où, chaque jour, j’en apprend un peu plus sur moi. Et je pense que c’est la première étape d’acceptation de soi.
Comment s’accepter lorsqu’on ne sait même pas qui nous sommes ?
Récemment, j’ai eu un méga breakdown, l’impression que mon monde s’écroulait. J’étais triste sans trop comprendre pourquoi. Je n’avais plus envie d’entreprendre ma routine, de socialiser.
J’ai longtemps fouillé afin de comprendre d’où cela venait. Ça fait mal gratter dans les bobos, tu sais? Ça prend beaucoup de courage de se remettre en question; se demander si la façon dont on s’occupe de nous est la bonne. Finalement, j’ai compris. Parfois, trop souvent, je me sens seule. Je suis quelqu’un de solitaire, je n’arrivais simplement pas à l’accepter. J’ai besoin de ces moments pour me ressourcer, pour reconnecter avec moi-même et être créative.
Je suis différente des autres, je l’ai toujours été et je l’ai toujours su au profond de moi.
Je ne suis pas cette fille qui sort chaque soir, je ne serai jamais cette fille.
Mais, au fond, y a-t-il vraiment des personnes « comme les autres » ?
J’ai, sans le vouloir, laissé mon bonheur dans les mains d’autrui. Car j’avais peur du jugement. À trop essayer d’être « comme les autres », je me suis oubliée.
Mais jamais, jamais, nous ne devrions mettre notre bonheur de côté pour les autres.