Elle tourne constamment, cette petite aiguille qui n’arrête sans cesse. Jour après jour, minute après minute, le temps draine nos vies, sans même que nous puissions avoir notre mot à dire.
J’en aurais long à dire sur le temps (si ce n’est pas ironique), et à quel point j’ai toujours vu cette mesure comme un vrai fléau. Pensons-y un instant. Notre tête fonctionne avec un horaire basé sur des années, des mois, des jours… On réfléchit à demain, à la semaine prochaine. On évalue notre temps, on se demande si on a le temps de faire ci, de faire ça…
Mais moi, comme probablement plusieurs autres, j’ai tenté (à maintes reprises) de déjouer le temps. J’ai essayé de me faire croire que je pouvais entrer une tonne de choses dans une journée. Des tas de choses dans une semaine. Tout cela en croyant que j’avais le temps. J’ai toujours cru que la phrase « je n’ai pas le temps » était un mensonge. Une mascarade qui déguisait la paresse.
Sauf que vouloir déjouer le temps, parfois, c’est se déjouer soi-même. C’est perdre le temps qu’on prenait pour profiter de ce qu’on vivait. Parce qu’avec un horaire si condensé, impossible de focaliser sur l’instant présent. On vit un moment en pensant automatiquement au prochain, tout cela sans jamais s’arrêter. Et parfois, on se donne simplement à 50% à des gens qui mériteraient toute notre attention.
On vit notre existence à 1000 à l’heure, en tentant de réaliser le plus de choses possible, alors qu’à la fin de la journée, tous ces moments ne deviennent que des esquisses de souvenirs. Des souvenirs qu’on aurait pu, qu’on aurait dû mieux conserver.
Laissons-nous ce droit de profiter au maximum des petits moments. De ces petits instants qui comptent au final. Donnons-nous le droit de moins dire oui, et d’être présent à chaque moment que nous avons choisi. Parce qu’au final, c’est ça qui compte. Ces vrais beaux souvenirs qu’on va avoir vécu pleinement.