Bienvenue en 2019 !
Bienvenue dans ma génération où l’amour ne se décrit pas avec un « grand A », mais plutôt avec un « superlike ».
Au temps où un maximum de 500 caractères et 9 photos[1] nous suffisent pour trouver la perle rare.
Où, à la suite d’une rupture, « swiper à gauche » est synonyme de « passer à autre chose ».
Bienvenue dans la Génération Tinder.
« Attention, attention : votre prochaine conquête n’est qu’à quelques clics et une pick-up line de vous ! »
Que ce soit pour y trouver l’amour, du sexe ou un « rebound », Tinder est devenu le catalogue en ligne parfait pour bien des gens actuellement. Avec Tinder, les rencontres n’ont jamais été aussi simples. Le problème, c’est qu’il y a tant de choix qu’on se laisse rapidement emporter par le concept, puis on accorde de moins en moins d’importance au côté psychologique de ces rencontres. À bien y penser, le concept s’apparente malheureusement au fonctionnement d’un magasin virtuel, il suffit qu’à se créer une « wishlist », puis de tenter de dénicher la meilleure offre :
« Cette semaine en spécial : Mélina, 19 ans, à 4,7 km de vous, célibataire depuis deux mois, recherche un partenaire de vie : à qui la chance ? ». N’est-ce pas absurde ?
Au final, peut-être sommes-nous une génération de cœurs brisés ?
Plutôt de prendre du temps pour travailler sur soi, on enchaîne les amourettes. On ne veut tout simplement pas être seul.e.s à affronter nos démons.
La présence d’une autre personne nous rassure-t-elle ? Ou alors nous donne-t-elle l’impression que la peine, le vide et le manque ne nous occupent plus pendant un bref moment. Il faut s’avouer que c’est plus simple de se réfugier dans les bras d’un autre que dans notre esprit qui ne cesse de tourner.
Mais les rencontres Tinder sont (trop) souvent éphémères, puis la roue redémarre puisque ça n’a pas suffi à recoller les morceaux de notre p’tit cœur.
Alors on « swipe » de nouveau, dans l’attente du « match parfait », dans l’attente de trouver le « yin à notre yang ». C’est malheureux mais avec l’arrivée des sites de rencontres dans nos vies, plusieurs ne veulent plus se battre pour une relation.
Aussi enfantin que cela puisse sembler, les rencontres Tinder sont un peu comme les gommes ballounes, on apprécie leur saveur mais leur goût se dissipe rapidement… Après un certain temps, on se lasse de la saveur, alors on la jette, puis on en prend une autre.
« Honnêtement, si tu veux trouver l’amour, ne va pas sur Tinder. Je parle à des gars, mais je ne vais jamais les rencontrer en vrai. La majorité veulent juste du sexe pis après ne jamais te redonner de nouvelles. […] Je pense qu’une personne qui recherche un fuckfriend sur Tinder n’a même plus besoin de se justifier. On le sait que presque tout le monde sur l’application veut juste ça. », témoigne une étudiante de 18 ans.
Il faut tout de même s’avouer que Tinder facilite grandement la rencontre de nouvelles personnes et peut fonctionner dans certains cas. C’est notamment le cas de cet adolescent qui y a trouvé son premier amour : « Je crois que Tinder a plusieurs points positifs, surtout pour les minorités sexuelles qui ont de la difficulté à trouver quelqu’un, en particulier en région comme au Saguenay. Après tout, l’important c’est de se respecter, de ne pas avoir peur d’en parler si on ne veut pas aller plus loin avec une personne, et de s’assurer que vous recherchez la même chose. »
Peu importe la raison pour laquelle on utilise Tinder ou un autre site de rencontre, l’important c’est de se respecter et de respecter les autres. Il ne faut pas oublier que derrière chaque écran se cache une personne qui ressent des émotions.
Il faut aussi prendre conscience que parfois, prendre une pause pour apprendre à se connaitre plutôt que d’apprendre à connaitre une autre personne peut être très bénéfique.
[1] Données véridiques de l’application Tinder, https://tinder.com/, [Web] Page consulté le 7 novembre 2019.