L’orthorexie, non ce n’est pas une religion. Clairement moins connu qu’OD Afrique du Sud, ce phénomène furtif et redoutable apparenté à un trouble obsessionnel compulsif alimentaire semble être plus répandu qu’on puisse se l’imaginer. Question de savoir si vous avez des tendances orthorexiques ou simplement pour enrichir votre connaissance générale, je vous encourage à poursuivre votre lecture.
Vous arrive-t-il de culpabiliser lorsque vous mangez quelque chose que vous ne considérez pas sain ? Faites-vous passer la santé avant le plaisir ? Catégorisez-vous constamment les aliments comme mauvais ou bons ? Est-ce que la valeur nutritionnelle des aliments dicte ce que vous mangez ? Chez les orthorexiques c’est le cas.
Quand bien s’alimenter devient un problème, que le chia, les smoothies et les fruits frais mènent à l’isolement social ou bien à des carences en vitamines, c’est peut-être que vous êtes atteints d’orthorexie. Rechercher l’aliment parfait, le plus pure, le meilleur pour l’organisme, ça peut paraître bien, mais ça cache quelque chose : la peur de l’empoisonnement, du manque, du jugement d’autrui ou de l’excès en sont des causes.
Pour certains orthorexique, un fruit qui a été cueilli depuis plus de 15 minutes n’est pas sain : il ira même jusqu’à ne pas le consommer par peur d’empoisonnement. Ça veut dire, pas d’oranges, pas d’ananas, pas de melons et même pas de bananes parce que, si un plus un fait deux, on réalise vite que ce type de fruit prend plus de 15 minutes à arriver dans votre assiette. Ils ne peuvent pas plus manger des repas faits par d’autres parce qu’ils n’ont pas pu contrôler s’il y a des additifs ou si les aliments sont tous bio. Conclusion, pas de souper chez ses amis, pas de soirée au resto et pas de repas de la cafétéria si tu oublies ton lunch.
Cette obsession de la saine alimentation nommée pour la première fois en 1997 par le médecin American Steven Bratman est si récente qu’elle est apparue dans le Larousse en 2012 (c’est la même année que le printemps érable pour ceux qui n’ont plus aucun souvenir de 2012). On pourrait penser que l’orthorexie est parente avec l’anorexie et la boulimie, mais comme ce n’est pas considéré comme un trouble alimentaire, il n’y a donc pas de liens de sang.
Mais qu’est-ce qui cause l’orthorexie ?
Notre société en est une cause puisqu’on met beaucoup d’accent sur les bons aliments, et sur les problèmes de santé causés par les mauvais. On ne doit tout de même pas mettre toute la faute sur les valeurs à la mode, car il y a aussi le perfectionnisme, le manque de confiance en soi, l’anxiété et le besoin de tout contrôler incarnés par les orthorexique qui causent cette problématique.
Éviter à tout prix les additifs alimentaires, les sucres, le sel, le gluten, les graisses et toute autre substance que vous jugez nuisible sont des signes, mais le test suivant peut être un excellent indicateur.
Test de Bratman
- Passez-vous plus de trois heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?
- Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à l’avance ?
- La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle à vos yeux plus importante que le plaisir de le déguster ?
- La qualité de votre vie s’est-elle dégradée alors que la qualité de votre nourriture s’est améliorée ?
- Êtes-vous récemment devenu plus exigeant envers vous-même ?
- Votre amour-propre est-il renforcé par votre volonté de manger sainement ?
- Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimiez au profit d’aliments « sains » ?
- Votre régime alimentaire gêne-t-il vos sorties, vous éloignant de votre famille et de vos amis ?
- Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité dès que vous vous écartez de votre régime ?
- Vous sentez-vous en paix avec vous-même et pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous mangez sainement ?
Selon le site Extenso de l’Université de Montréal, si vous répondez oui à deux ou trois de ces questions, c’est que vous devriez faire attention et avoir une attitude plus détendue en ce qui concerne votre alimentation.
Si vous avez répondu oui à quatre questions ou plus, vous souffrez peut-être d’orthorexie.
Si ça vous concerne ou quelqu’un dans votre entourage, il est recommandé de consulter des spécialistes de la nutrition comme un nutritionniste, en association avec un psychologue.