De la liberté. Des sujets sensibles. Et des tas de bonnes choses. Tels étaient au départ les ingrédients choisis pour créer le média parfait, mais accidentellement, le créateur ajouta un autre ingrédient à cette mixture : la haine. C’est ainsi que naquirent les réseaux sociaux.
Je suis l’actualité sur les réseaux sociaux, comme près de huit adultes québécois sur dix. Cependant, j’ai toujours été déstabilisée par la méchanceté des gens. Ces « héros de la démocratie » qui sont dotés de la capacité de polluer la section des commentaires, en particulier ceux de TVA Nouvelles. Après tout, c’est plus facile de dire ce qu’on pense lorsqu’on arbore un écran en guise de masque.
Un article publié le 16 octobre 2019 par TVA Nouvelles a rapporté un accident automobile en Montérégie, qui avait eu lieu la veille et qui a causé le décès d’une conductrice de 17 ans. Elle aurait perdu la maîtrise de son véhicule, causant un face-à-face avec une autre voiture qui roulait en sens inverse, mais on ne connaît pas les circonstances de cette collision. En bas de cette nouvelle, je suis tombée sur plusieurs commentaires « héroïques ».
Ces commentaires peuvent vous faire rire. Mais, mettez-vous à la place de sa famille, de ses amis, de ses enseignants, de ses collègues et de ses voisins. En plus de vivre un deuil, ceux-ci doivent supporter les remarques de cette minorité bruyante qui submerge tous les commentaires, même ceux qui sont pleins de bonnes intentions. Imaginez que vous la connaissiez. Imaginez-vous à ma place.
Je ne la connaissais pas beaucoup. Je ne ferais accroire à personne qu’on était best friends for ever. Je ne suis pas la mieux placée pour vous parler d’elle. On a passé cinq ans dans le même programme scolaire, mais je l’ai principalement connu au travers d’autres personnes. Malgré la distance, je ressens de la tristesse, de la colère, de la peur et des regrets. Je ne peux même pas concevoir la douleur que ses proches ont ressentie.
J’ai décidé d’écrire sur cet accident pour évacuer ma peine et pointer du doigt la haine dans les commentaires. Je crois que l’on devrait faire attention à ce qu’on dit sur les réseaux sociaux, parce qu’on ne pense pas toujours à l’impact de nos mots sur autrui. Au lieu d’essayer de détruire des gens pour attirer l’attention, on devrait s’épauler. Le véritable superpouvoir, c’est l’empathie.