Maman, dis-moi, quand je serai grande, de quoi aura l’air le monde ?
L’avenir nous réserve-t-il des voitures volantes et des innovations technologiques ou plutôt une situation environnementale exaspérante, voire même apocalyptique ?
Est-il fantaisiste d’envisager un futur prometteur ou devrait-on assumer les dommages de nos comportements autodestructeurs ?
Mes enfants connaîtront-ils l’odeur du gazon fraîchement tondu, des jonquilles et des roses, ou devront-ils plutôt contempler des arbres abattus, une nature hostile et des gratte-ciels moroses ?
« J’ai la chienne du futur »
Comme plusieurs autres, présentement l’avenir me fait peur plus que jamais.
Le 11 janvier 2020, Radio-Canada rapportait que les feux en Australie avaient « réduit en cendres quelque 10,3 millions d’hectares » du territoire. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) affirmait également que ces feux avaient couté la vie à environ 1,25 milliard d’animaux, dont les koalas et les kangourous. [1]
Au Moyen-Orient les tensions s’accumulent entre l’Irak, l’Iran et les États-Unis, alors que l’on annonce la mort du général Soleimani dans un raid américain [2]. Dans la même semaine, des missiles iraniens ont accidentellement abattu le vol 752 faisant 176 victimes innocentes.
Du côté de l’Amérique, 10 ans après le puissant séisme en Haïti, le pays peine toujours à se relever, tandis que d’autres séismes frappent un peu partout dans le monde. Porto Rico a notamment été la proie de ces séismes dans les derniers jours. [3]
Le 8 août 2019, le journal Le Monde dénombrait 348 morts dans 297 fusillades de masses aux États-Unis, seulement depuis le début de l’année. [4]
L’information est au bout de nos doigts. Il suffit d’ouvrir notre télévision, d’accéder à un journal, ou à un important média pour comprendre que le monde dans lequel nous vivons actuellement n’est probablement pas celui qu’imaginaient nos ancêtres il y a plusieurs décennies.
« Est-ce que j’ai l’droit d’espérer ? »
Est-il toujours envisageable, pour une optimiste comme moi, de rêver que le futur prenne un virage vert, que la science découvre des remèdes contre le cancer, que l’argent cesse de mener le monde, que les missiles ne quittent plus le sol ?
Est-ce que je pourrai songer à mettre au monde un enfant sans ressentir une énorme culpabilité ? Sera-t-il inhumain de donner naissance à un bambin considérant les différents enjeux auxquels nous devrons faire face dans le futur ?
« ERREUR 404 : Il est impossible de faire un retour à la case départ »
Je suis de ceux qui croient que chaque geste, aussi petit qu’il soit, peut toujours avoir un impact positif. Pourtant, en 2008, Timothy Lenton, de l’Université d’Exeter, a introduit pour la première fois le concept de « point de non-retour climatique […] Il s’agit de points qui, s’ils sont atteints, mèneront à des changements irréversibles, par exemple la fonte des glaciers antarctiques […] ». [5]
Au point où nous en sommes, ne rien faire serait suicidaire. Les ouragans, les séismes, les feux de forêt, les canicules et une panoplie d’autres catastrophes naturelles seront de plus en plus fréquents, si nous ne changeons pas drastiquement nos habitudes de vie.
Pour moi-même et les générations à venir, j’ai envie d’un futur plus vert, d’une population plus consciente. Je souhaite que les bourgeons continuent d’éclore et que les oiseaux continuent de voler. C’est notre devoir collectif, pas seulement le tient, ni celui de l’État ou de la génération de demain. Il est temps d’arrêter de procrastiner.
Sources
[1] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1469025/bilan-incendies-28-morts-australie
[2] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1455939/iran-irak-etats-unis-morts-bombardement-aeroport-bagdad
[3] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1468529/puissant-seisme-porto-rico?depuisRecherche=true
[4] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/08/05/etats-unis-deja-347-morts-dans-297-fusillades-de-masse-en-2019_5496788_4355770.html
[5] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1239288/dereglement-climatique-phase-decisive