Sensationnalisme : n.m. déf. : Goût. Recherche du sensationnel.
Malgré le journalisme jaune qui la propage, je suis tellement plus que ma tête d’affiche. Je suis plus que mon handicap, ma sexualité, mon emploi du temps… Utiliser un spectre de quelqu’un est-il une exploitation de celui-ci, en quelque sorte? Ces mots qui ne sont qu’une façade d’une personne ne devraient pas définir l’entière.
Dans les rues, on se plaint des quêteux, des addicts, des sans-abris, sans toutefois se rappeler que ce n’est pas tout ce qui englobe ces gens. Ce sont des pères, des mères, des enfants, des anciens sportifs à l’avenir aveuglant.
Récemment, le meurtre d’une jeune femme est survenu, dans les plus malheureuses des circonstances. C’était une travailleuse du sexe, et c’est ce qui faisait les manchettes. C’était tout d’abord une femme, aussi respectable qu’une autre. Pourquoi ne pas lui rendre hommage à sa juste valeur? Que ce soit par la publication Facebook non officielle du système de réseautage, ou d’un média fiable. « Parce que c’est une technique qui attire l’attention des gens », que l’on répond à cette question. Nous tentons de donner un poids à un objet qui n’en a réellement pas vraiment.
Si certains mots n’étaient pas ancrés dans notre mémoire collective avec une telle connotation, les gros titres ne seraient peut-être pas aussi importants, ou même défigurant. Depuis quand être concierge, handicapé, homosexuel est un aspect qui sert à attirer la pitié, l’attention ou la haine de l’auditeur? En tant que société en évolution, ne serait-ce pas possible de trouver un autre moyen d’attirer l’attention tout en étant équitables?
Étonnamment, l’offre et la demande sont de mise, même dans le domaine de l’information. Consommateurs obnubilés de l’information reçue, ne demandent que plus de détails afin de combler le manque de divertissement auquel il est accroché. Que donne-t-on lorsque l’on n’a plus rien à donner?
« L’approximation, l’émotion et le désir d’en savoir toujours plus, au risque d’entraver le travail de la police, ne devraient pas être une fatalité. » -Le Monde, Refusons le sensationnalisme médiatique, 13 janvier 2015.