Je me suis mise à écrire aujourd’hui parce que je suis tombée sur un article d’un blogue « mainstream » québécois qui m’a profondément insultée et dérangée. Ledit blogue avait le titre accrocheur suivant : Tout ce que tu veux savoir sur la chirurgie esthétique du sexe féminin dont tout le monde parle.
En gros, l’article parle de jeunes femmes qui trouvent leurs organes féminins anormaux, notamment au niveau de leurs petites lèvres, et qui, pour des raisons esthétiques, décident de se faire opérer pour avoir une plus belle vulve. Mais si on fait bien nos recherches, on se rend compte que tous les sexes sont différents et normaux. Et si on est rendu à critiquer l’esthétisme de nos organes génitaux, c’est qu’il y a un problème.
C’est courant d’entendre les gens, surtout les femmes, mais pas exclusivement, se plaindre de certains de leurs attraits, de leurs complexes. C’est courant d’entendre les gens se dénigrer sur leur apparence et l’estime de soi globale chez les jeunes n’est définitivement pas assez élevée. Dans une étape cruciale de notre développement, où tout change et où on doit s’adapter à notre nouveau corps et apprendre à nous aimer, on nous bombarde de publicités, d’articles, de figures publiques modifiées qui développent chez les jeunes gens une obsession envers le paraître, envers la beauté.
On se fait dire qu’avoir des boutons c’est « laid », c’est « sale », alors qu’en fait, c’est juste normal. On nous pousse à prendre des médicaments, à consommer une infinité de crèmes, de nettoyants, de masques. Toutes ces choses qui n’ont qu’un but : enrichir autrui. On est jeunes et manipulables, notre éducation ne nous met pas en garde face au marketing sauvage qui nous crible, et les entreprises n’ont pas honte d’en profiter. Mais au bout de tout ça, on n’est pas plus beaux et belles. On est juste obsédés à l’idée d’atteindre des standards impossibles et inatteignables qui sont volontairement mis de l’avant dans le but de nous pousser à consommer, et à dépenser…
On est obsédés. Complètement et véritablement obsédés par l’idée générale de la beauté. On veut bien paraître, se distinguer et se démarquer. Mais demandez aux gens autour de vous s’ils se trouvent beaux et belles et la réponse est rarement positive. Pourtant presque tous ces gens font des efforts pour atteindre la « beauté absolue ».
Je suis entourée de jeunes femmes magnifiques et fondamentalement belles, qui sont tout de même incapables de se sentir de la sorte. De gens qui critiquent facilement chacun des aspects de leur physique. Qui sont plus méchants et difficiles avec eux-mêmes qu’ils ne le seraient avec n’importe qui d’autre. Et ce n’est pas notre faute. On nous pousse à ça. Et c’est triste. Et stupide. Et fondamentalement laid. Notre société est laide. Des centaines de milliers d’adolescents, d’adultes, souffrent de problèmes de confiance et d’anxiété pour que l’économie continue de rouler. Est-ce que c’est vraiment ça la beauté? Une image de perfection subjective irréaliste, commerciale et non universelle basée sur des standards dépassés qui représentent rarement un corps en santé? Est-ce qu’on est vraiment encore là, en 2020, à promouvoir la beauté comme qualité numéro 1 de la femme?
Alors à tous ceux et celles qui se disent trop souvent qu’ils aimeraient être différents, sachez qu’en étant vous-même, vous êtes réellement beaux. Un modèle de beauté vrai et imparfait. Acceptez vos défauts, tout le monde en a, et appréciez-en plus vos qualités. Parce que le marketing de la beauté c’est irréaliste, et ça doit cesser d’être encouragé.