Au Québec, l’égalité des sexes est de plus en plus revendiquée. Force est de constater qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire lorsque je constate que depuis l’attentat antiféministe de la Polytechnique le 6 décembre 1989, se compile toujours 1128 femmes et enfants assassinés par leur conjoint ou ex-conjoint au Québec.
Horrible. Le mot n’est pas trop fort pour décrire le terme « féminicide ». Apparu dans Le Petit Robert en 2014, il a été nommé comme le mot de l’année du dictionnaire l’année dernière. La preuve même que ce mot fait partie intégrante de nos vies et qu’il mérite de se faire entendre. « Le meurtre d’une femme, d’une fille en raison de son sexe » voilà, la réelle signification. Le féminicide ne se voit pas qu’en milieu conjugal. Il peut se manifester comme un crime d’honneur, une vengeance personnelle ou une tuerie.
Par ailleurs, le 22 janvier dernier, une femme est tuée à Québec. Cette jeune femme, c’est Marylène Lévesque. Elle est originaire du Saguenay. L’homme qui s’en est pris à sa vie, Eustachio Gallese, était en semi-liberté après avoir purgé une peine d’emprisonnement pour avoir tué sa conjointe en 2004. La Commission des libérations conditionnelles lui permettait tout de même de fréquenter des femmes pour assouvir ses besoins sexuels. Comment est-ce possible ? Bonne question. La jeune femme travaillait dans un salon de massage érotique depuis quelques années, mais jamais elle n’avait été prévenue qu’il s’agissait d’un homme dangereux.
À la suite de ce meurtre, le mouvement #JeDénonce a permis à la communauté Twitter de s’exprimer en affichant le hashtag « Je dénonce » en un seul clic. Ce mouvement, créé par Maguy Mbuku Muzembe et Esther Mpezo est soutenu par un regroupement d’ONG, qui s’opposent aux agressions faites aux femmes, aux jeunes et aux petites filles en Afrique du Sud. Après avoir elles-mêmes été insultées, ces Québécoises s’inspirent de ce groupe de femmes pour souligner l’ampleur et la fréquence des agressions multiples que les femmes vivent au quotidien.
Le mouvement a créé tout un émoi sur Twitter où on peut y lire une tonne de dénonciations et d’interventions faites par des victimes. En voici un exemple : « Si quelqu’un de ton entourage te confie qu’une personne X l’a agressée sexuellement et que tu continues à être ami avec la personne X parce que “c’est pas de tes affaires”, t’es aussi pire que l’agresseur. #jedénonce »
Ce mouvement qui dénonce les actes de féminicides fait actuellement le tour de la planète en passant par le Québec. Des victimes innocentes et insouciantes, comme Marylène Lévesque, ne méritent aucunement de vivre ces actes. Au Québec, il y a plus de trois féminicides par semaine. Trois, c’est énorme! Ensemble, en dénonçant chaque petits faits et gestes irréprochables, on peut souhaiter qu’il n’y ait de repos que lorsque cette inégalité aura pris fin. #Jedénonce