Adapté du roman éponyme, la déesse des mouches à feu trace un portrait brut des jeunes qui ont grandi dans les années 90. Une époque sans réseaux sociaux où la musique s’écoutait sur des cassettes, qui a été bercée par les films de Quentin Tarantino. Pourtant moi, enfant de la génération Z, j’ai réussi à m’identifier aux personnages.
À 16 ans, Catherine subit le divorce de ses parents qui est très difficile pour elle. Pour oublier ses problèmes à la maison, elle se met à fréquenter de nouvelles personnes à son école. Elle expérimente pour la première fois l’alcool, l’amour, le sexe et la drogue. Le thème principal est le passage chaotique de l’enfance à l’adolescence, au cours duquel elle va traverser de nombreuses épreuves dans un environnement familial instable.
J’ai été surprise par l’atmosphère du long-métrage qui est beaucoup plus sombre que ce à quoi je m’attendais. Au début du film, Catherine a une attitude enfantine qu’elle perdra après avoir été témoin d’un épisode de violence conjugale particulièrement violent. Celui-ci se conclut sèchement par un accident de voiture le jour de son seizième anniversaire. Cet événement va affecter la jeune femme, qui va sniffer, fumer, inhaler afin d’engourdir sa peine.
Une mise en garde s’impose toutefois pour les personnes sensibles. Le film est non seulement explicite, mais il peut choquer par son réalisme. La prestation des acteurs et les dialogues y sont pour quelque chose. Un de mes moments préférés est la discussion entre Catherine et son chum Kevin, après sa première fois. Alors qu’elle franchit une étape importante dans sa vie, celle-ci est suivie par une conversation banale sur leur couleur de Froot Loops préférée.
La scène est à la fois absurde et tellement proche de la réalité. Ça m’a rappelé ces moments durant l’adolescence où tu ressens le besoin de t’exprimer, en revanche, tu n’as pas rien à dire parce que tu n’as pas vécu grand-chose. Donc, tu parles de sujets banals avec tes amis durant ta pause, comme la météo ou ton lunch.
Je me retrouve habituellement très peu dans les personnages de films pour adolescents qui ont tendance à être stéréotypés. Cependant, même si je n’ai pas vécu les années 90, je me sentais connectée à eux, en plus de comprendre leurs références qui touchent les autres générations. Par exemple, Catherine souhaite se couper les cheveux en carré et se les teindre en noir, comme Mia Wallace dans Pulp Fiction.
Bref, je vous conseille cette œuvre qui apporte de la fraîcheur et de la sincérité dans le paysage cinématographe québécois tout en illustrant le fait que l’adolescence est universelle.