En 2018, en me promenant dans le bazar organisé par ma ville, j’ai trouvé ma première caméra argentique. Une petite Olympus, toute simple, point and shoot. 4$. C’est le prix que j’ai payé pour quelque chose qui, je ne le savais pas à l’époque, allait se transformer en véritable passion pour moi.
Je faisais déjà de la photographie pour le plaisir, mais avec les années, mon appareil photo reflex prenait la poussière. Il manquait quelque chose, je ne savais pas quoi encore, mais il me manquait quelque chose. Je me suis procuré mes premiers films au Jean Coutu. Des Kodak Gold 400. De party en party, j’apportais avec moi ma fidèle caméra et je prenais en cliché mes amis. Mes plus beaux moments ont été capturés avec mon Olympus, je la trainais partout avec moi en la surnommant mon appareil à souvenirs. Quelques mois plus tard, mon ami me vendait sa caméra argentique beaucoup plus complexe. De fil en aiguille, j’en suis venue à apprendre à développer mes films moi-même, et à agrandir mes photos les plus réussies en chambre noire.
En photo argentique, nous sommes limités à un nombre de photo prédéfini. 24 ou 36 poses pour la plupart des films. Alors, il faut prendre notre temps, bien choisir ce qu’on veut photographier, ajuster nos réglages correctement. Si la photo est mal exposée, on ne le sait pas jusqu’à ce qu’on voit la photo développée. Ensuite, il y a l’attente, l’engouement et la hâte de voir ses clichés. Puis, le plaisir de développer ses photos. Devoir enrouler sa pellicule autour d’une bobine à l’aveugle, puisque le film ne doit pas voir la lumière. Faire les mélanges de chimie et la petite recette de rinçage, pour enfin voir ses photos. Passer des heures, à regarder ces tous petits négatifs dans le long ruban de pellicule, émerveillé.
Finalement, il y a la chambre noire, un endroit calme où nos photos apparaissent sous nos yeux comme par magie dans des bacs remplis de liquide chimique. C’était ça qui me manquait avec la photographie numérique. Il me manquait le thrill de faire quelque chose de A à Z par moi-même. Comme dirait mon « mentor », celui qui m’a tout appris en argentique, on fait de l’artisanat. Voilà ce que j’aime de l’argentique.
En 2020, les #35mm et #ShootFilm envahissent les réseaux sociaux. Ceux comme moi qui ont vu le changement analogique à numérique sont mélancoliques de leurs photos d’enfance. L’allure « vintage » charme les plus nostalgiques mais aussi les plus jeunes. La plupart renouent avec cette époque, que ce soit en utilisant une caméra jetable ou en se lançant tête première dans le monde difficile, mais aussi authentique de l’argentique.
Aujourd’hui, un peu plus de deux ans après l’achat de ma petite caméra, je possède 3 appareils argentiques et je peux dire que je maîtrise presqu’à 100% le développement de pellicule et l’agrandissement en chambre noire. J’ai encore beaucoup à apprendre, mais je suis fière du chemin que j’ai parcouru jusqu’ici et j’espère que cette passion fera battre mon cœur encore longtemps.