Au début du mois d’octobre 2019, des héros sont sortis de l’ombre. Plus précisément, 60 643 héros sans cape portant le masque. Les infirmiers du Québec travaillent avec acharnement, beaucoup plus qu’à l’habitude, depuis la pandémie. Levons notre chapeau pour ces travailleurs qui, tous les matins, se réveillent avec la seule intention de sauver des vies et de faire une différence au sein de notre société.
Ma grande soeur, Émilie Massé, est elle-même infirmière à l’hôpital de Chicoutimi depuis maintenant trois ans. Infirmière bachelière dans le département obstétrique périnatalité, elle vit la pandémie à 100%. Depuis la Covid-19, plusieurs choses ont changé dans sa routine. L’obligation, bien évidemment, du masque en tout temps en plus du port de lunettes de sécurité. Aussi, lorsque le patient est testé ou soupçonné positif au virus, elle doit s’habiller de la tête aux pieds d’un équipement spécial : une chemise, un masque spécialisé, des gants, un deuxième pantalon et des couvres chaussures.
Le masque est-il dérangeant ? « On s’habitue, dit-elle. Au début, mes lunettes s’embuaient, c’était dérangeant. J’avais des douleurs derrière les oreilles à cause du masque, mais nous avons trouvé des alternatives telles que des bandeaux avec des boutons pour pouvoir accrocher le masque. Maintenant, le masque ne me dérange plus du tout, on s’habitue », raconte l’infirmière. Elle peut travailler jusqu’à 16 heures de suite sans retirer son masque, alors que certaines personnes démontrent du mécontentement pour le porter 30 minutes lorsqu’elles vont à l’épicerie.
Émilie affirme que les horaires sont mal gérés. Il peut avoir un sureffectif un jour, comme le lendemain il peut avoir un manque extrême d’employés. Elle explique aussi que le salaire n’est pas assez élevé pour leurs grandes responsabilités. La plupart des gens croient que les infirmiers reçoivent seulement une ordonnance du médecin qu’ils doivent effectuer, mais c’est un mythe. Au contraire, ils doivent s’assurer que l’ordonnance soit la bonne dose, qu’elle soit parfaite pour le patient. « À partir du moment qu’on le donne, nous sommes responsables. Même si le médecin l’a prescrit, il faut toujours vérifier », précise-t-elle.
Le plus difficile dans ce travail, pour cette infirmière, c’est d’être plus empathique que sympathique. Son travail a beaucoup changé depuis la pandémie. Elle doit également jouer le rôle de la police, en raison du fait que les patients soient dans l’obligation de rester dans leur chambre. De plus, aucune visite n’est autorisée. En plus de ses tâches, elle doit aller chercher l’eau, les collations ainsi que les serviettes des patients, puisqu’ils ne peuvent plus sortir de leur chambre.
Le rôle de la police continue pour Émilie lorsqu’elle doit faire passer le test de la Covid-19 à tous les clients. Parfois, ils sont mécontents et refusent de collaborer, même si le test est obligatoire pour la sécurité de tous. Malgré tout, Émilie adore avoir l’impression de faire la différence dans la vie des gens. « Je les accompagne dans les moments les plus difficiles. Se faire remercier, c’est tellement gratifiant. Ce sont ces moments-là qui me prouvent que je suis à la bonne place », confie-t-elle.
Ma sœur, tu es importante pour tellement de gens dans le besoin et surtout, pour moi. Je tiens à vous dire, chers infirmiers et chères infirmières, que le rôle essentiel que vous jouez au quotidien mérite plus de 1000 mercis. Vous êtes des modèles et nous avons besoin de vous.
Finalement, un petit mot d’Émilie pour les gens qui auraient oublié que le virus n’est pas une blague : « Ne soyez pas égoïstes, portez le masque pour vos proches, les gens vulnérables et pour nous. S’il vous plaît, c’est bien réel tout ça… »
« Après la pluie, le beau temps, mais l’orage peut durer longtemps ».