Après le confinement, avez-vous rénové votre confort à la maison? Aviez-vous remarqué que le prix du bois grimpe en flèche? L’augmentation des prix résulte du fait de tout le monde en veux en même temps!
Avant toute chose, il faut savoir de quelle économie cette augmentation de prix découle. Pour l’industrie forestière, il s’agit de l’économie de marché.
Une économie de marché est basée sur la loi de l’offre et la demande. Cette loi cherche l’équilibre de quantité entre les deux paramètres. Pour influencer cet équilibre, on applique une gestion des prix.
« Dans l’industrie forestière comme dans toute économie de marché, c’est la base », explique le vice-président du Groupe Martel, une entreprise œuvrant dans l’industrie forestière depuis plus de 40 ans, Pierre-Luc Martel.
« Si la demande est trop élevée, les prix vont augmenter pour créer une forme de rareté par rapport à l’écoulement des stocks. Sauf que si au contraire, il y a un manque d’écoulement des stocks (baisse de la demande), les prix vont baisser pour pouvoir créer une demande », précise M. Martel.
Pour récapituler, l’équilibre recherché se trouve lorsque le bois se vend autant que sa production. Donc, s’il est atteint, la loi offre le prix moyen. L’an dernier par exemple, le prix moyen d’un 2 par 4 de 8 pieds était de 2,50 $ alors que cet été il a fait un bon de 111 % et était à 5,25 $, selon les chiffres de l’Association des Professionnels de la Construction et l’Habitation du Québec (APCHQ).
De plus, M. Martel tient à expliquer que cette hausse des prix n’avantage personne puisqu’elle augmente pour tous, même pour les détaillants et les scieries.
Avant août, la demande de projets de rénovation et de construction explosait. Plusieurs ont compris après le confinement que le confort de chez soi compte.
La demande de bois d’œuvre a amplement augmenté.
Ce n’est qu’après août que les prix ont commencé à s’intensifier.
Il s’agit d’une année difficile pour les PME, les factures prévues par plusieurs contracteurs en construction se sont mises à dépasser les coûts.
Un autre problème touche directement l’industrie forestière canadienne, il s’agit des derniers accords de libre-échange que le Canada a signés avec le président Trump. Plusieurs spécialistes s’expriment de façon unanime sur la question. « On ne peut pas rivaliser avec les prix américains », rapporte l’ancien chef de l’ADQ Mario Dumont dans son émission diffusée à LCN. Les subventions accordées aux entreprises forestières américaines leur permettent d’offrir leur bois à très bas prix comparativement aux entreprises canadiennes.
Présentement, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) donne raison au Canada dans son litige sur le bois d’œuvre avec les États-Unis. Cependant le jugement amené en appel par le gouvernement américain est aussi bloqué par ce dernier. Pour le domaine de l’industrie forestière canadienne, le gouvernement présume que la courbe sera positive lorsque le jugement final tombera, seulement si les États-Unis le respectent. Entre-temps, le prix du bois d’œuvre est en train de revenir à la normale depuis le mois de septembre comme le démontre ce tableau de Statistiques Canada sur les ressources naturelles.