Le centre d’art actuel Langage Plus a rouvert ses portes vendredi dernier en lançant deux expositions simultanément, Être précaire et Les voisins Kaufmann. Les artistes Ysé Raoux et Noémie Weinstein dévoilent respectivement au public saguenéen leurs mondes bien distincts jusqu’au 30 mai.
« Ce sont deux univers assez particuliers, mais ils se rejoignent », affirme la coordonnatrice à la médiation culturelle à Langage Plus, Mélissa Corbeil. Elle souligne que l’équipe du centre d’art est heureuse de renouer avec le public et d’accueillir des artistes en exposition à nouveau. Depuis l’automne, Langue Plus n’était plus accessible aux visiteurs en raison des mesures sanitaires.
L’artiste établie à Chicoutimi, Ysé Raoux, présente une exposition qui conclut ses études à la maîtrise, Être précaire. Les œuvres se veulent une réflexion sur le thème de la mort.

« Il y a vraiment une manière de voir la mort en occident qui est soit du côté très tabou, soit du côté très cérémonieux », explique l’artiste. Au moyen d’une première installation, Le cénotaphe, Ysé Raoux s’attarde à l’aspect pompeux de la finalité. La deuxième œuvre, Enlever la viande, est plutôt une démonstration de la préciosité de la mort, selon la créatrice.
« J’utilise beaucoup les végétaux pour symboliser le périssable. Je veux vraiment qu’il y ait une réflexion sur la nature périssable des choses et par le fait même, sur la nature périssable de l’homme », détaille Mme Raoux. Les deux œuvres d’Être précaire abordent des matériaux organiques mélangés à des « matières artificielles », dont du métal et du plexiglas. Il s’agit d’une technique issue de la pratique photographique de l’artiste.
Voyage californien
« Ce qui m’intéresse dans mon travail c’est de faire le lien entre la nature et le bâti, et que ça devienne flou », déclare Noémie Weinstein. La peintre montréalaise explore ce concept dans une série de toiles inspirée par la Kaufmann Desert House, une célèbre maison californienne élaborée par l’architecte Richard Neutra.
Noémie Weinstein explique que Les voisins Kaufmann est une exposition particulière. La peintre réalise habituellement ses œuvres à partir de ses propres photographies. Cependant, elle n’a pas pu se rendre en Californie pour étudier le bâtiment au centre de cette exposition, en raison de la pandémie de COVID-19. Son imagination a été mise à l’avant-plan dans le processus de création de cette série de toiles, qui, selon les dires de l’artiste, se situe « entre le souvenir et le rêve ».
